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NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE

des Dialogues dans notre édition comme l’effet de « circonstances peut-être tout à fait étrangères au fond de notre travail » ?

142. — Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, par la Bruyère. Édition revue par l’abbé de Lantony. Limoges, Ardant, 1874, in-8°.

143. — Les Caractères de la Bruyère. Paris, publication de l’Imprimerie générale, 1874, 2 volumes in-12.

Classiques français. Collection de l’Imprimerie générale, dédiée à la jeunesse.

144. — Œuvres complètes de la Bruyère. Nouvelle édition, avec une Notice sur la vie et les écrits de la Bruyère, une Bibliographie, des notes, une table analytique des matières et un Lexique, par A. Chassang, inspecteur général de l’Instruction publique. Paris, Garnier, 1876, 2 vol. in-8°. (Avec portrait gravé par F. Delannoy.)

La partie originale de l’édition de M. Chassang, helléniste distingué en même temps qu’érudit versé dans la connaissance de notre histoire littéraire, est la comparaison qu’il a faite, ligue par ligue, du texte de Théophraste et de la traduction de la Bruyère. Au lieu de se borner, comme nous, à signaler par quelques exemples la méthode et les procédés d’interprétation de la Bruyère, il souligne, par l’emploi de lettres italiques, les principales inexactitudes de sens, les libertés, les paraphrases que renferme sa traduction. La version delà Bruyère, évidemment, n’obtiendrait pas de prix à notre Concours général.

« Il a paru nécessaire, dit 31. Chassang (tome II ; p. i53 ; conférez tome I, p. 11 et m), de faire la part de l’auteur et du traducteur, et intéressant de montrer le futur auteur des Caractères s’essayant par un ouvrage étranger à son rôle de fin observateur et d’écrivain original. C’est là que, pour la première fois, il avait mis comme en dépôt quelques-uns de ses tours les plus ingénieux. 11 entendait bien ne pas les perdre ; et comme ils étaient quelquefois ajoutés au texte, il lui est arrivé de les retrancher pour les transporter dans son propre livre. » M. Chassang, on le voit, estime que la Bruyère a traduit Théophraste avant d’écrire ses Caractères : nous examinons ailleurs cette question délicate. Quoi qu’il en soit, nous n’avons, pour nous, remarqué qu’un seul emprunt fait par la Bruyère à sa propre traduction, et il nous semble que, de son côté, M. Chassang n’en signale point d’autre que celui-là même, tiré du 3 e chapitre des Caractères de Théophraste.

A quelques dissentiments près, soit sur le texte, soit sur l’interprétation, et qui ne nous ont point paru assez importants pour que nous devions en dresser ici la liste 1, il nous a été agréable de con-

. Nous ferons toutefois une exception pour deux corrections que propose M. Chassang, que nous devons mentionner et que nous devrions noter dans nos Additions et Corrections si elles étaient fondées. La lettre que nous avons imprimée sous le n° x (tome II, p. 496), et qu’il publie sous le n° ix (tome II, p. 393 et 394 de son édition), lui paraît antérieure à celle que nous donnons sous le n° ix (p. 495) et qu’il a cotée n° x tome II, p. 394 et 395 de son édition) : la priorité que nous avons