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Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 1.djvu/282

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sot livre qu’il y a de sottise à l’acheter : c’est ignorer le goût du peuple que de ne pas hasarder quelquefois de grandes fadaises.


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(I)L’on voit bien que l’Opéra est l’ébauche d’un grand spectacle ; il en donne l’idée.

(I)Je ne sais pas comment l’Opéra, avec une musique si parfaite et une dépense toute royale, a pu réussir à m’ennuyer.

(I)Il y a des endroits dans l’Opéra qui laissent en désirer d’autres ; il échappe quelquefois de souhaiter la fin de tout le spectacle : c’est faute de théâtre, d’action, et de choses qui intéressent.

(IV)L’Opéra jusques à ce jour n’est pas un poème, ce sont des vers ; ni un spectacle, depuis que les machines ont disparu par le bon ménage d’Amphion et de sa race : c’est un concert, ou ce sont des voix soutenues par des instruments. C’est prendre le change, et cultiver un mauvais goût, que de dire, comme l’on fait, que la machine n’est qu’un amusement d’enfants, et qui ne convient qu’aux Marionnettes ; elle augmente et embellit la fiction,