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Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 1.djvu/361

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75 (V)


Le cas n’arrive guère où l’on puisse dire : « J’étais ambitieux » ; ou on ne l’est point, ou on l’est toujours ; mais le temps vient où l’on avoue que l’on a aimé.


76 (V)


Les hommes commencent par l’amour, finissent par l’ambition, et ne se trouvent souvent dans une assiette plus tranquille que lorsqu’ils meurent.


77 (IV)


Rien ne coûte moins à la passion que de se mettre au-dessus de la raison : son grand triomphe est de l’emporter sur l’intérêt.


78 (I)


L’on est plus sociable et d’un meilleur commerce par le cœur que par l’esprit.


79 (I)


Il y a de certains grands sentiments, de certaines actions nobles et élevées, que nous devons moins à la force de notre esprit qu’à la bonté de notre naturel.


80 (I)


Il n’y a guère au monde un plus bel excès que celui de la reconnaissance.


8I (IV)


Il faut être bien dénué d’esprit, si l’amour, la malignité, la nécessité n’en font pas trouver.


82 (I)


Il y a des lieux que l’on admire : il y en a d’autres qui touchent, et où l’on aimerait à vivre.

Il me semble que l’on dépend des lieux pour l’esprit, l’humeur, la passion, le goût et les sentiments.


83 (IV)