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Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 1.djvu/381

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sociables, et laissaient après eux un rare modèle de la persévérance dans l’amitié.


40 (I)


L’intérieur des familles est souvent troublé par les défiances, par les jalousies et par l’antipathie, pendant que des dehors contents, paisibles et enjoués nous trompent, et nous y font supposer une paix qui n’y est point : il y en a peu qui gagnent à être approfondies. Cette visite que vous rendez vient de suspendre une querelle domestique, qui n’attend que votre retraite pour recommencer.


4I (I)


Dans la société, c’est la raison qui plie la première. Les plus sages sont souvent menés par le plus fou et le plus bizarre : l’on étudie son faible, son humeur, ses caprices, l’on s’y accommode ; l’on évite de le heurter, tout le monde lui cède ; la moindre sérénité qui paraît sur son visage lui attire des éloges : on lui tient compte de n’être pas toujours insupportable. Il est craint, ménagé, obéi, quelquefois aimé.


42 (IV)


Il n’y a que ceux qui ont eu de vieux collatéraux, ou qui en ont encore, et dont il s’agit d’hériter, qui puissent dire ce qu’il en coûte.


43 (I)


Cléante est un très honnête homme ; il s’est