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Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 1.djvu/472

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C’est mon ami, et je suis fort aise de son élévation ; j’y dois prendre part, il m’est assez proche. Hommes vains et dévoués à la fortune, fades courtisans, parliez-vous ainsi il y a huit jours ? Est-il devenu, depuis ce temps, plus homme de bien, plus digne du choix que le prince en vient de faire ? Attendiez-vous cette circonstance pour le mieux connaître ?


58 (V)


Ce qui me soutient et me rassure contre les petits dédains que j’essuie quelquefois des grands et de mes égaux, c’est que je me dis à moi-même : « Ces gens n’en veulent peut-être qu’à ma fortune, et ils ont raison : elle est bien petite. Ils m’adoreraient sans doute si j’étais ministre. »

Dois-je bientôt être en place ? le sait-il ? est-ce en lui un pressentiment ? il me prévient, il me salue.


59 (VII)


Celui qui dit : Je dînai hier à Tibur, ou : J’y soupe ce soir, qui le répète, qui fait entrer dix fois le nom de Plancus dans les moindres conversations, qui dit : Plancus me demandait… Je disais à