Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/114

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L’ennui est entré dans le monde par la paresse ; elle a beaucoup de part dans la recherche que font les hommes des plaisirs, du jeu, de la société. Celui qui aime le travail a assez de soi-même.

I02 (I)

La plupart des hommes emploient la meilleure partie de leur vie à rendre l’autre misérable.

I03 (V)

Il y a des ouvrages qui commencent par A et finissent par Z ; le bon, le mauvais, le pire, tout y entre ; rien en un certain genre n’est oublié : quelle recherche, quelle affectation dans ces ouvrages ! On les appelle des jeux d’esprit. De même il y a un jeu dans la conduite : on a commencé, il faut finir ; on veut fournir toute la carrière. Il serait mieux ou de changer ou de suspendre ; mais il est plus rare et plus difficile de poursuivre : on poursuit, on s’anime par les contradictions ; la vanité soutient,