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Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/290

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et sur les conséquences d’une vraie religion ; ils ne nient ces choses ni ne les accordent : ils n’y pensent point.

I7 (VIII)

Nous n’avons pas trop de toute notre santé, de toutes nos forces et de tout notre esprit pour penser aux hommes ou au plus petit intérêt : il semble au contraire que la bienséance et la coutume exigent de nous que nous ne pensions à Dieu que dans un état où il ne reste en nous qu’autant de raison qu’il faut pour ne pas dire qu’il n’y en a plus.

I8 (VII) Un grand croit s’évanouir, et il meurt ; un autre grand périt insensiblement, et perd chaque jour quelque chose de soi-même avant qu’il soit éteint : formidables leçons, mais inutiles ! Des circonstances si marquées et si sensiblement opposées ne se relèvent point et ne touchent personne : les hommes n’y ont pas plus d’attention qu’à une fleur qui se fane ou à une feuille qui tombe ; ils envient les places qui demeurent vacantes, ou ils s’informent si elles sont remplies, et par qui.

I9 (I)

Les hommes sont-ils assez bons, assez fidèles, assez équitables, pour mériter toute notre confiance, et ne nous pas faire désirer du moins que Dieu existât, à qui nous pussions appeler de leurs jugements et avoir recours quand nous en sommes persécutés ou trahis ?

20 (IV)

Si c’est le grand et le sublime de la religion