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Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/326

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et indigents, vous faites alors que le besoin rapproche mutuellement les hommes, les lie, les réconcilie : ceux-ci servent, obéissent, inventent, travaillent, cultivent, perfectionnent ; ceux-là jouissent, nourrissent, secourent, protègent, gouvernent : tout ordre est rétabli, et Dieu se découvre. 49 (VII)

Mettez l’autorité, les plaisirs et l’oisiveté d’un côté, la dépendance, les soins et la misère de l’autre : ou ces choses sont déplacées par la malice des hommes, ou Dieu n’est pas Dieu. Une certaine inégalité dans les conditions, qui entretient l’ordre et la subordination, est l’ouvrage de Dieu, ou suppose une loi divine : une trop grande disproportion, et telle qu’elle se remarque parmi les hommes, est leur ouvrage, ou la loi des plus forts. Les extrémités sont vicieuses, et partent de l’homme : toute compensation est juste, et vient de Dieu.

50 (I)

Si on ne goûte point ces Caractères, je m’en étonne ; et si on les goûte, je m’en étonne de même. FIN DES CARACTÈRES