Page:La Bruyère - Les Caractères, Michallet, 1688.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il avait coutume de dire qu’il ne faut pas aimer ses amis pour les éprouver, mais les éprouver pour les aimer ; que les amis doivent être communs entre les frères, comme tout est commun entre les amis ; que l’on devait plutôt se fier à un cheval sans frein, qu’à celui qui parle sans jugement ; que la plus forte dépense que l’on puisse faire, est celle du temps : Il dit un jour à un homme qui se taisait à table dans un festin : si tu es un habile homme, tu as tort de ne pas parler ; mais s’il n’est pas ainsi, tu en sais beau-