Page:La Bulgarie au lendemain d'une crise, 1895.djvu/62

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supplice. Une conscience peu scrupuleuse, dans ces moments de fièvre, se porte souvent aux dernières extrémités et joue le tout pour le tout. Ainsi fit Stambouloff.

Cet homme qui s’affichait l’ennemi implacable de la Russie et qui, sous couleur de russophobie, exerçait sa cruauté sur ses propres compatriotes, ne se lassait pas de tendre en secret la main à la Russie. Ses nuits étaient troublées par la crainte, bien digne de sa vile imagination et sans aucun fondement, que le prince Ferdinand ne cherchât par-dessus lui à se réconcilier directement avec sa puissante ennemie.

Par l’entremise de Jontscheff, Stambouloff envoya à Saint-Pétersbourg le réfugié Teocharoff pour savoir si le prince Ferdinand n’entretenait pas en secret des intelligences avec la cour impériale de Russie. Pour s’acquitter de cette mission, Teocharoff se rendit d’abord de Constantinople auprès du consul russe Lischin à Andrinople et de là à Saint-Pétersbourg.

Mais tandis qu’il espionnait son souverain, le russophobe Stambouloff tentait, en 1891, pour son compte, une démarche secrète en vue de sa propre réconciliation avec la Russie.

Voici comment les choses se passèrent : Mé-