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Page:La Chanson - 1878-1880.djvu/464

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A CEUX OUI REVIENNENT Amis, la République indulgente et sereino ■ Des foyers regrettés vous ouvre le cheuiin ; Tout s’efface, et vers vous tendant sa large main, Paris prête au pardon sa grâce souveraine. Où le peuple a des droits, la vertu seule est reine ; Sans colère aujourd’hui songeant au lendemain, Travaillez en silence au grand progrès humain : La France est une ruche et non pas une arène. Inspirés par l’ardeur du bien, la-soif du beau. Allumez de l’amour le magique flambeau ; Quand la haine se tait, la fraternité fonde... A l’œuvre ! la patrie auguste veut tenir, Du présent recueilli dans une paix profonde. Le gage d’un fécond et superbe avenir ! Juillet 1880. L.-Henry Lecomie.


LE QUATORZE JUILLET

Air des Vendanges de la République, de Collignon


Fier et joyeux comme un dimanche,
Voyez, à l'appel des tambours,
Ce Paris, humaine avalanche,
Rouler du haut de ses faubourgs.
Il veut rétablir l'équilibre
Entre la force et la raison ;
Il veut vivre, il veut mourir libre ;
Il veut détruire une prison.


Refrain

Salut au réveil de la France !
Las, enfin, des tourments soufferts,
Le front rayonnant d'espérance,
Le grand peuple a brisé ses fers.
Le front rayonnant d'espérance,
Le grand peuple a brisé ses fers.


Une noblesse sans entrailles,
Mais riche en lettres de cachet,
Laissait pourrir dans ces murailles
Les malheureux qu'elle y cachait :
Parents des victimes séduites,
Vieux confidents remerciés,
Ennemis des pères jésuites,
Écrivains, surtout créanciers.


Refrain


O bonheur ! Malgré leur cocarde
Et leur drapeau fleurdelisé,
Les braves soldats de la garde.
Avec nous ont fraternisé.
Alors, en un clin d'œil, sans phrase,
Par la résistance excité,
Paris attaque, prend et rase
La Bastille... et la royauté.


Refrain


Cette solennelle réplique,
Ô France, fut ton premier pas.
En route pour la République !
La foudre ne s'arrête pas.
En vain la tourbe mercenaire,
Rois, prélats, courtisans, valets,
Voudront détourner ton tonnerre :
S'ils te gênent, supprime-les.


Refrain


Nous étions des bêtes de somme,
Mais pour tous la liberté luit.
Maintenant le serf est un homme ;
Le champ qu'il féconde est à lui.
Le savoir succède au courage :
Et trace de nouveaux chemins.
Paix à tous ! Le droit de suffrage
Nous fait tomber l'arme des mains.


Refrain


LES Dl=Î.^A.r»EA.XJX : Soldats, quelle douleur secète Vous fait ainsi courber la tête Sous les longs plis de vos drapeaux ? — D’un œil morne sondant l’espace L’un d’eux répondit à voix basse ; « Pour des soldats ils sont trop beaux 1 » Oh ! je comprends votre soufTrance ! Mais si grand qu’ait été l’afîront, Soldats, sous le drapeau de France On peut toujours lever le front ! Oui 1 ceux que vous portiez naguère Etaient de vieux drapeaux de guerre. De cent combats nobles débris 1 L’ennemi s’en fait un trophée 1 — « L’un dit d’une voix étouffée : « Nous les auroHp bientôt repris ! » Oh ! je comprends votre espérance. Car si grand qu’ait été l’affront, Soldats, sous le drapeau de France On peut toujours lever le front I Sur vous, soldats, la France compl-e ! Mais pour effacer notre honte A quoi servent de vains regrets ? Au lieu de paroles stériles Il faut des actions viriles ! — Ils dirent tous : « noua som.mes prêts ! Gardez votre flère espérance ! Oai, si grand qu’ait été l’affront, Soldats ! sous le drapeau de France On peut toujours lever le front ! G. Lepeévost.