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croisade contre les albigeois.

très-courtois, [1145] et Simon le Saxon, que Dieu bénisse, et Gui, son frère, au visage hardi, et beaucoup d’autres barons qu’il y avait en l’ost, de Bourgogne et de France et de Normandie[1]. Là-dessus ils se séparèrent et le comte se mit en route, [1150] et alla assiéger Termes avec son grand baronage. Guillaume de Contre se sépara de lui (du comte de Montfort) ce jour-là à Pennautier, il s’en va dans la prairie et vint à Carcassonne avant le lever de la lune, avant qu’il fut tard dans la soirée.

LIII.

[1155] Alors Guillaume de Contre partit de Pennautier et vint à Carcassonne de toute la vitesse de son cheval ; il y entre comme se levaient de souper les hommes de la ville, pour s’aller coucher. Les sergents du château le courent désarmer : [1160] là sus, en la grand salle, ils ont fait du feu dans le foyer, ils font préparer en abondance de la viande de bœuf et de porc et d’autres mets pour leur repas ; puis ils firent faire les lits où ils se vont coucher, car au matin à l’aube il leur faudra se lever, [1165] cela pour les mangonneaux qu’ils devaient conduire et pour les autres pierrières qu’ils font porter en chariots là au siège de Termes pour abattre le château ; car le comte le commande ; et il les prie plus instamment d’envoyer

  1. P. de V.-C. ne dit rien de tout cela, et ne mentionne même pas à cet endroit Guillaume de Contre. En revanche il mentionne au début du ch. XL la venue de « Guillelmus Decaicus », selon Du Chesne, de Caius selon Brial (Bouquet, XIX, 34 e), chef croisé qui annonce la prochaine venue d’une nombreuse armée de Bretons.