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croisade contre les albigeois.

mon [1] de Termes ne les prise un bouton, car je ne pense pas qu’on ait jamais vu plus fort château. [1270] Là ils passèrent Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, et la moitié de l’hiver, comme dit la chanson. Onques nul homme ne vit aussi solide garnison qu’il y eut en ce château, là-bas vers Aragon et vers Catalogne, qui fut en Roussillon. [1275] Il y eut mainte joute faite, maint arçon brisé, et maint chevalier tué ainsi que maint fort Brabançon[2] ; mainte enseigne y fut perdue et maint riche gonfanon qu’ils montèrent par force là-haut dans le donjon malgré ceux de l’ost, qu’ils le voulussent ou non. [1280] Mangonneaux ni pierrières ne leur font pas pour un bouton de dommage ; ils ont abondance de vivres, de la viande fraîche et du bacon, du vin et de l’eau pour boire, et du pain à foison. Si Dieu ne leur envoie quelque plaie, comme il fit après leur donnant la dyssenterie, [1285] ils ne pourraient être pris.

    gences attachées à une participation de quarante jours à la croisade, on comprend que Simon de Montfort dut se trouver plus d’une fois à la tête de troupes très-réduites. On l’a vu précédemment (v. 932-4), et le même fait se reproduisit d’une façon inquiétante au siége de Termes ; voy. P. de V.-C, Bouquet, XIX. 37 e et 39 a (ch. XLI et XLII).

  1. Roger, selon Fauriel (traduction du v. 1303, et table), sans aucune raison, car ce personnage est appelé Raimundus par P. de V.-C., ch. XL-XLII, passim, et le ms. de la chanson n’y contredit pas, ne donnant (v. 1266 et 1303) que l’initiale de son nom.
  2. Ces Brabançons (Braiman, Braimanso) reparaissent à diverses reprises dans le poëme, comme les auxiliaires du comte de Toulouse et de son parti. Deux fois (v. 7995 et 8963) ils sont mentionnés avec les Allemands (Ties). C’étaient des troupes mercenaires qui avaient une détestable réputation. Voy. Du Cange, Brabanciones.