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croisade contre les albigeois.

Le comte de Montfort lui donna l’immense butin. Cet homme soutenait la croisade, lui prêtant des fonds, puis il prit en paiement des étoffes, du vin, du blé : on lui présenta tout le butin fait à Lavaur. [1640] Après que la ville (de Lavaur) fut prise, dès lors en un an ils (les croisés) conquirent le pays jusqu’à Montferrand[1]. Là était le comte Baudouin, preux et vaillant. Il vaut bien en armes Olivier ou Rolant ; et s’il avait suffisance de terres, comme ont d’autres princes, [1645] il en saurait bien conquérir encore en sa vie. Le comte Raimon son frère l’y mit (à Montferrand) en garnison. Si le château avait été aussi fort que le nom en était grand, Français ni Allemands ne l’eussent pris de leur vie. Quatorze chevaliers et d’autres gens je ne sais combien [1650] sont avec le comte Baudouin qui attend le siége des orgueilleux Français.

LXXIII.

Le comte Baudouin est enfermé dans le château ; avec lui un chevalier, Pierre, qui était très-vaillant, le vicomte de Montclar[2], Pons de Toulouse le roux ; [1655] le quatrième est Ugo del Brolh qui est plein de courage ; le cinquième Sanc Espada, un excellent chevalier, [et] Raimon de Périgord qui est plein de

    Études sur les Foires de Champagne, dans les Mémoires présentés à l’Académie des Inscriptions, 2e série, t. V, 2e partie, p. 146 et suiv.

  1. Arr. de Castelnaudari.
  2. Tarn-et-Gar., à quelques kilom. au sud de Bruniquel où résidait ordinairement le comte Baudouin (voy. ci-dessus p. 2, note, et v. 1713). On ne connaît de vicomtes de Montclar qu’au xiie s. et après 1224 (Vaissète, II, 610, 611).