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[1212]
croisade contre les albigeois.

ne trouvèrent résistance, sinon au château de Foix ; et puis, quand il leur plut, [2650] ils s’en retournèrent en leur pays, après avoir fait leur quarantaine et gagné leur pardon. L’hiver qui suivit, le comte Simon se reposa, et garda bien sa terre avec son frère Gui. Puis il fit un parlement auquel assistèrent maints barons ; [2655] là il y eut maint évêque et force autres prudhommes. Tous les châtelains de sa terre y sont, mandés par lui.

CXXVII.

Au parlement de Pamiers force clercs sont assemblés ; il y eut aussi maint puissant évêque, maint baron de prix. [2660] Ils imposèrent aux pays, qui sont grands et larges, des usages et des coutumes, dans la forme ordinaire. Ils en firent faire chartes et brefs scellés, puis ils retournèrent en leurs pays[1]. Guillaume de Contre, qui est preux et sage, [2665] se trouva, à la Saint-Denis[2], à Muret, dans les prés. Il quitta en bonnes dispositions[3] le comte avec Perrin de Saissi qui s’est

    des prélats du concile de Lavaur au roi d’Aragon (P. de V.-C. ch. LXVI, Bouq. 73 d e) quels étaient les griefs de l’Église contre lui.

  1. Nous savons par P. de V.-C. (ch. LXV, Bouq. 71 a b) que ce parlement se tint en novembre 1212, qu’il avait pour objet de fixer les droits des seigneurs et de délimiter leurs terres. Une commission de douze membres fut chargée de rédiger les actes destinés à être la loi des pays conquis. Les originaux de ces actes, au nombre de deux, sont au Musée des Archives nationales (n° 207), cf. Molinier, Catal. nos 60 et 61.
  2. 9 octobre.
  3. M. à m. « baus et joians et liés », selon l’expression usuelle aux chansons de geste.