trois corps [1], [3055] toutes les enseignes au premier rang, et ils marchent droit vers les tentes.
Tous s’en vont vers les tentes, à travers les marais[2], enseignes déployées, pennons flottants. Des écus et des heaumes garnis d’or battu, [3060] de hauberts et d’épées toute la place reluit. Le bon roi d’Aragon, lorsqu’il les aperçoit, se dirige vers eux avec un petit nombre de compagnons. Les hommes de Toulouse y sont tous accourus, sans écouter ni comte ni roi[3]. [3065] Ils ne se doutèrent de rien jusqu’à ce que les Français arrivèrent, se dirigeant vers l’endroit où le roi avait été reconnu. Il s’écrie : « Je suis le roi ! » Mais on n’y prit pas garde, et il fut si durement blessé et frappé que le sang coula jusqu’à terre ; [3070] alors il
- ↑ « ... tribus aciebus dispositis, » P. de V.-C. ch. LXXII (Bouq. 87 a).
- ↑ Ces marais, moins considérables probablement aujourd’hui qu’autrefois, ne sont marqués ni sur la carte de Cassini ni sur celle de l’État-major.
- ↑ Locution proverbiale, cf. ci-dessus, p. 97, note 2.
nomine Guillelmus de Barris. » Il est encore mentionné au ch. LXXVI. Ce chevalier était fils de Guillaume des Barres (le deuxième du nom et le plus célèbre), et d’Amicie de Montfort. Celle-ci, avant d’épouser Guillaume II des Barres, avait été la femme de Simon III de Montfort, comte d’Évreux (✝ 1181), de qui elle avait eu Simon IV de Montfort, le chef de la croisade, lequel était donc, comme le dit P. de V.-C., par sa mère le frère du Guillaume des Barres de qui il s’agit ici. Voy. la notice de Grésy sur Jean des Barres, Mémoires de la Société des Antiquaires de France, XX, 243, et Longnon, Livre des Vassaux, p. 276.