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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/498

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croisade contre les albigeois.

ment que le champ en frémit. Mais Simon Galoer, beau et preux chevalier, le fils du vaillant maréchal[1], s’écrie : « Montfort ! Montfort ! » et les frappe avec force, [7260] abattant sergents et damoiseaux. Il est frappé de tant de côtés dans cette forêt de glaives[2], qu’il resta sur la place, mis en pièces. Bertran de Pestillac, désireux de frapper un bon coup, frappa un archer de telle sorte qu’il lui fendit les reins, [7265] car il lui mit l’enseigne dans le corps, la lance et le pennon : le sang rougit l’herbe et le sable. Le comte de Montfort, dur et superbe, frappe dans le tas et en abattit deux. De tant de côtés on le presse, [7270] que son cheval s’abat, et que l’arçon se brise. Le comte tombe à terre sur ses pieds ; il résiste, se retourne et remonte en selle. Au milieu de la presse est W. Arnaudon, pris et retenu de force, mais il est si rusé, [7275] qu’il se laisse choir à terre à genoux ; ceux de la ville étant venus à la rescousse, il revint aux siens, ayant perdu son cheval. Au partir de la mêlée maints furent dans l’angoisse,

    probablement aussi au v. 2113, est rendue probable, sinon certaine, par les considérations suivantes : 1° dans ces deux cas le contexte montre qu’il s’agit d’une pièce d’armure, non pas d’une partie du corps (comme dans les autres exemples relevés au glossaire) ; 2° cette pièce d’armure ne peut être un brassard, ainsi que traduit Fauriel, car au xiiie siècle le brassard n’existait pas encore : les manches de la cotte de mailles en tenaient lieu ; et de plus on ne conçoit pas comment, ici et au v. 2113, un seul coup aurait pu atteindre les deux brassards (los brazos), tandis qu’il est très-admissible qu’un coup violent sur le bouclier arrache les deux enarmes. La note 3 de la p. 117 et l’art. brazo du vocab. sont donc à modifier.

  1. Gui de Lévi (ci-dessus p. 43 n. 3). Toutefois je ne vois pas que ce personnage ait eu aucun fils du nom de Simon ; voy. le P. Anselme, IV, 12.
  2. « Dans cette forêt de glaives » est emprunté à Fauriel, mais je soupçonne que el ostal glazios est corrompu.