duc et marquis, la réclame par droit de naissance, et nous savons que son droit est véritable, et avec lui son fils, le jeune comte, neveu du roi d’Angleterre[1]. Avec eux sont Rogier Bernart et le comte de Comminges et les hommes de la ville qui témoignent assez de leur ressentiment [8055] de ce que vous les avez tués, détruits, maltraités. Toutefois, si le pape et l’Église voulaient qu’entre vous et eux fussent rétablis accord et paix, à condition pour vous de lui[2] abandonner la terre et son héritage, Rome et la chrétienté y gagneraient, [8060] et vous garderiez la terre du vicomte[3]. Mais un fruit y pousse qui prétend y avoir droit, et voudra la recouvrer, envers et contre tous[4]. » — Le comte de Montfort : « Seigneurs, tout cela n’est rien : j’ai déjà conquis le Toulousain, l’Agenais, [8065] Cahors, le Bigorre[5], Comminges, l’Albigeois, et si je prends Toulouse et son seigneur, l’Église et moi verrons nos affaires remonter. Et demain matin, à l’aube, quand brillera le jour, nous conduirons la chatte par le mur sarrazin, [8070] jusqu’au dedans de Toulouse : la chose est ainsi décidée, et par toute la ville nous mettrons le feu grégeois : ou nous mourrons tous ensemble, ou nous en viendrons à bout ; et cela ne tardera guère ! »
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croisade contre les albigeois.