Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/576

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
444
[1219]
croisade contre les albigeois.

hardi et bien enseigné, lui et le preux Amaneu et le vaillant Azamfres[1], Arnaut de Blanchafort[2], Vezian de Lomagne[3], [8960] Amaneu de Bouglon[4], Gaston Sicre[5], Guillem Amaneu[6] et les deux [seigneurs] de Pampelonne[7]. Les hommes de la ville, les sergents, le peuple, les damoiseaux, les archers, les Brabançons, les Tiois, munirent la ville, les fossés et les tours [8965] d’épées et de lances et de bons arcs turcs. Et le comte Amauri les a si vivement poussés que par eau[8] et par terre le carnage s’est étendu. Et les hommes de la ville se sont si bien défendus ; ceux du dedans comme ceux du dehors ont reçu et donné tant de coups [8970] avec les épées, les masses, les lames de Cologne[9], que le sol est couvert de sang et de cadavres, pâture abondante pour les oiseaux et les chiens.

    est encore témoin à un acte de 1230 (Teulet, n° 2077). — Voy. sur ce personnage l’Art de vérifier les dates, II, 282-3.

  1. Serait-ce le « Raiamfres » du v. 6119 ?
  2. Voir le passage de G. de Puylaurens cité à la page précédente. « Amalvinus » (Amalunium, dans l’édition, est fautif) de « Blancafort » et « Ato de Blancafort » figurent dans l’acte de 1226 mentionné plus haut, p. 439 n. 1. Blanquefort, Gers ou Lot-et-Gar. ?
  3. Voy. p. 386 n. 4.
  4. Ch.-l. de cant. de l’arr. de Marmande. Il y a dans la Guyenne historique et monumentale, I (1842), 2e partie, p. 5-15, une notice de M. J. Delpit sur la ville et les seigneurs de Bouglon ; voy. notamment, sur Amaneu, p. 6-7.
  5. Ce ne peut être Gaston VI, de Béarn, mentionné plus haut, p. 145, qui mourut en 1215.
  6. Déjà mentionné au v. 6120 ; voy. ci-dessus, p. 315 n. 1.
  7. Du Mége (Vaissète, V, additions, p. 89 n. 1) pense avec raison qu’il s’agit ici de Pampelonne, ch.-l. de c. de l’arr. d’Albi, et non, comme l’a cru Fauriel, de Pampelune.
  8. Marmande est sur la Garonne.
  9. Cf. v. 4264. Les épées de Cologne étaient proverbiales au moyen-âge, voy. Le Roux de Lincy, Livre des proverbes, I, 284.