Page:La Chasse des dames d’amour, avec la reformation des filles de ce temps, 1625.djvu/17

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de Bourgeoiſe, auec vn collet double : & en ceſt equipage i’entreray en la maiſon de Madame, que vous cognoiſſez, laquelle ne ſe doutant nullement de moy, ſur le bon rapport que luy en a deſia faict voſtre commere Guillemette, me prendra pour la fille de quelque honneſte Bourgeois. Or afin que vous ne ſoyez point incommodée durant ce temps là, ie vous donneray l’argent de mes beſongnes que i’auray vendues, duquel vous pourrez vous ayder, iuſques à ce que i’en aye gagné d’autre.

Cardine.

C’eſt bien dit, ma fille, ie ſuis fort aiſe que tu ayes trouué ceſte intention, & i’en attends l’iſſuë auec vne extréme impatience.

Jacqueline.

Ce n’eſt pas encor le tout, ma mere : pour empeſcher que l’homme que vous ſçauez, qui m’a penſée de &c, ne vous importune, ie vous conſeille de changer de quartier, & d’aller à la chambre de la couſine Marguerite, où perſonne ne vous ira chercher : car pour moy : ie ſuis bien certaine, qu’eſtant ainſi deſguiſée, & loing de ceſte ruë, aucun ne me cognoiſtra.

Cardine.

Voilà qui ne va pas mal, mais tu ne dis pas auſſi que changeant de logis, ne perdrons nos meilleurs chalands, qui ne manqueront point à leur retour de nous venir trouuer iuſques dans noſtre chambre.