ous avons pensé des choses pures,
Côte à côte le long des chemins.
Nous nous sommes tenus par les mains,
Sans dire ! — parmi les fleurs obscures…
Nous marchions comme des fiancés
Seuls, dans la nuit verte des prairies
Et nous partagions ce fruit de féeries,
La Lune ! amicale aux insensés…
Et puis ! nous sommes morts sur la mousse
Très loin, Tout seuls ! parmi l’ombre douce
De ce bois intime et murmurant…
Et là-haut ! dans la Lumière immense
Nous nous sommes trouvés en pleurant,
Ô mon bon Compagnon de Silence !…
e vous salue, ô frère exquis ! ô Mien !
Ensemble venons quand le jour mourra
Écouter le vieux chant grégorien !
Pénitente, une cloche tintera.
Comme un couvercle de tombeau, le soir
Bandera nos yeux, ouvrant notre coeur
Et nous marcherons, tenant l’encensoir
Dans la Nuit silencieuse du chœur.
Ô combien seuls devant Dieu ! combien seuls
Cherchant les purs et nocturnes linceuls
Ou bruit la parole auguste d’or…
Marchons vers la Lampe des Bien-Aimés,
Prions, ô frère ! puis, les yeux fermés
Embrassons-nous devant le Saint Thrésor.