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A LÉON DIERX



Avec des mots rêves dont le sens vain s’oublie,
Sur le rhythme d’amour des brises désolées,
Poète grave et doux, tes strophes long-voilées
Charment amèrement notre mélancolie

C’est le Songe d’un soir ^’automne. une Ophélie
Sembla dans un linceul de lys et d’azalées
L’image de la mort des âmes en allées
A la dérive, au fil d’un lent flot de folie.

A travers les vals d’ombre et les nocturnes plaines,
Mélodieux àéde en deuil, tes cantilènes
Suivent plaintivement le symbole qui passe,

Bercent de sons plaintifs la vierge aux lèvres closes,
Et se taisent, tandis que les vent de l’espace
Sifftent en se moquant la complainte des roses.


EDMOND FAZY.




LA CHANSON DES NUQUES



Dans le temple où les chants montent et s’entremêlent,
kj Voici que près du chœur la Sainte auréolée
1 Vers Jésus, abaissant ses deux mains criminelles,
O mon Dieu tombe, ainsi qu’une biche immolée.

Mais, tandis que sa bouche égrène les distiques,
Dans le temp!e où les chants glissent le long des murs,
Un cri profane et lent suit les hymnes mystiques
Et, dans l’orgueil hagard des douleurs extatiques
Flotte parmi l’encens en des rhythmes Impurs.

« Tel fut le saint colloque
« Da Marie Alacoquc

« Jésus, à tes pied», ton esclave
« Meurt en des amours infinies;
« Grâce pour son âme qui brave
« La terreur de ces agonies :