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cations. Maintenir l’état actuel si pernicieux des choses serait désirer voir se produire de nouvelles difficultés, et le Japon croit qu’il est de son devoir, pour lui-même et pour son grand désir de la pacification générale de l’Extrême-Orient, de prendre des précautions nécessaires afin de mettre un terme une fois pour toute à cette dangereuse situation. En accord avec ces vues et en même temps pour sauvegarder sa propre sécurité et pour augmenter le bien-être du Gouvernement et du peuple de la Corée, le gouvernement impérial du Japon a résolu d’assurer plus étroitement qu’auparavant une influence direct et une responsabilité dans les relations extérieures de la péninsule (la Corée). Le Gouvernement de Corée est d’accord avec le Gouvernement du Japon sur la nécessité absolue de cette mesure et les deux gouvernements, afin de faciliter d’une façon pacifique et amicale l’organisation de ce nouvel état de chose, ont conclu le pacte ci-adjoint. En portant ce traité à la connaissance des Puissances ayant contracté des traités avec la Corée, le gouvernement du Japon déclare qu’en assumant la charge des relations étrangères de la Corée, et en prenant la responsabilité de l’exécution desdits traités de ce pays, il veillera à ce que ces traités soient maintenus et respectés, il s’engage en outre à ne porter préjudice en aucune façon aux intérêts légitimes commerciaux et industriels que possèdent les puissances en Corée !

L’accord était tellement étroit, au dire du Japon, que le 25 novembre, c’est-à-dire trois jours après, l’empereur Yi envoyait le cablogramme suivant au Gouvernement de Washington :

Je déclare que le soi-disant traité de Protectorat récemment intervenu entre la Corée et le Japon fut extorqué à la pointe du sabre et sous la menace, et par conséquent est nul et non avenu.

Je n’y ai jamais consenti et n’y consentirai jamais !

L’année suivante, le 22 juin 1906, il fait un appel collectif à la Grande-Bretagne, Belgique, Italie, Chine, Allemagne et Autriche-Hongrie ainsi qu’au Tribunal de la Haye :

APPEL

Durant de nombreuses années, le gouvernement de la Corée a été en relation par traite d’amitié avec le Gouvernement de… et a reçu en maintes occasions des marques évidentes de bonne volonté de la part de ce gouvernement.

Dans nos difficultés présentes, nous sommes sûrs que tout peuple désireux de voir la justice s’exécuter sympathisera avec nous afin de bien démontrer l’injustice que nous venons de subir. Nous déclarons que le soi-disant traité du 17 novembre 1905 est un acte frauduleux attendu que : 1o Les signatures de certains membres de notre cabinet ont été obtenues par intimidation et sous la menace de mort ; 2o Nous n’autorisâmes jamais le Cabinet de signer ce document et que, 3o le Conseil de Cabinet où il fut signé était illégal, n’ayant pas été convoqué par notre personne ni par celle du premier ministre, mais bien par les Japonais eux-mêmes !

Nous dénonçons ce traité comme inexistant en droit, et nous déclarons que sous aucune circonstance, nous ne consentirons jamais volontairement à la ratification d’un tel document qui porte atteinte à l’indépendance de l’Empire de Corée !

De plus, vu la manière violente avec laquelle le soi-disant traité du 17 novembre 1905 a été obtenu. Nous croyons utile et nécessaire de vous déclarer que si par la suite une puissance quelconque se réclame de notre consentement à un tel document cette déclaration sera fausse, c’est-à-dire non fondée ou basée sur des actes obtenus de nous par la force des armes ou sous le coup de violences sur nos personnes !