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Page:La Corée Libre, numéro 2, juin 1920.djvu/18

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2. — Le Renouvellement de l’Alliance Anglo-Japonaise


C’est dans le courant de ce mois que sera dénoncée ou renouvelée l’alliance anglo-japonaise qui expire en 1921.

Les discussions sont déjà nombreuses, tant en Angleterre qu’au Japon, au sujet de ce renouvellement ; les intérêts ayant fortement changé, de part et d’autre, depuis le renouvellement du 20 juillet 1911.

Des difficultés nombreuses s’élèvent entre ces deux pays, vu le développement considérable que prend le Japon en Extrême-Orient. L’Impérialisme Japonais commence à émouvoir le gouvernement britannique. L’Angleterre craint, en effet, de froisser l’Amérique, par un renouvellement pur et simple de la Convention de 1911 ; et, d’autre part, elle ne désire pas non plus s’engager dans une aventure militaire où pourrait l’entraîner, assez prochainement, le Japon ; aventure dans laquelle l’Angleterre aurait tout à perdre. Nous ne sommes plus aux temps de la première alliance de janvier 1902, ni même à ceux de la seconde alliance du 12 août 1905, renouvelée en 1911. La grande guerre de 1914 est venue bouleverser toutes les situations politiques.

Cette alliance, si elle se renouvelle (car nous ne comprenons pas des alliances subsistant avec une Société des Nations ?), subira de profonds changements ; c’est du moins, ce que nous en indique la rumeur ; c’est aussi une nécessité impérieuse pour la politique propre de l’Angleterre dont les hommes d’État sont suffisamment clairvoyants pour ne pas s’engager à faux !

« On commence à se préoccuper en Angleterre d’une question qui est très débattue déjà dans les journaux du Japon, à savoir du renouvellement de l’alliance anglo-japonaise.

Le traité d’alliance actuel ne doit prendre fin qu’au mois de juillet 1921, mais il peut être dénoncé par l’une ou par l’autre des parties contractantes avec un préavis de 12 mois, c’est-à-dire que l’Angleterre ou le Japon pourraient l’annuler en annonçant le mois prochain qu’ils renoncent à l’alliance en question.

Un certain nombre de questions relatives à la politique japonaise en Chine et en Sibérie sont déjà posées entre les deux pays. La politique du parti militaire japonais et en particulier l’accord secret conclu entre le Japon et la Russie, en 1916, ont occasionné des froissements en Angleterre.

D’autre part, les États-Unis, le Canada et l’Australie ne sont pas favorables au renouvellement de l’alliance anglo-japonaise. Néanmoins, il n’est guère douteux que l’alliance conclue entre les deux grands empires maritimes ne leur paraisse indispensable et ne soit par conséquent renouvelée l’année prochaine. »

(Le Temps, 7 mai 1920.)