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Page:La Corée Libre, numéro 2, juin 1920.djvu/37

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LA CROIX-ROUGE CORÉENNE
(K. R. C.)


La Croix-Rouge Coréenne avait été instituée et organisée bien avant la domination outrageante des Japonais.

Dès les premières années, elle put réunir des centaines de mille membres.

Lorsque l’Empire Coréen fut détruit et annexé au Japon en 1910, la Société de la Croix-Rouge Coréenne dût subir le sort de toute la nation. Elle fut obligée de fusionner, ou mieux, de s’amalgamer (car le Coréen ne fusionne pas avec le Japonais !) avec celle du Japon.

Depuis l’amalgame des deux Sociétés, les Japonais ont enrôlé les membres coréens par la contrainte et les ont forcés à contribuer à l’œuvre par la menace ; c’est ainsi que plus de 9.000.0000 de yens, soit près de 4.000.000 de dollars américains, ont été payés à la caisse de la Société Japonaise par les 200.000 membres coréens. Pas un centime de cette somme, payée par les Coréens, n’a été employé pour secourir les Coréens dans la souffrance !!

Lors des massacres de Chi-Ami-Ni en avril 1919 par les Japonais, la Croix-Rouge Américaine de Séoul offrit spontanément ses secours volontaires ; mais les autorités japonaises ne donnèrent pas les permissions nécessaires pour ce faire, sous le prétexte que la Croix-Rouge Japonaise se chargeait d’organiser et de porter les secours ; mais de fait, cela a été dûment constaté, aucun secours ne fut apporté par la Croix-Rouge Japonaise ! La Croix-Rouge Japonaise n’est du reste, ce fait en est une preuve tristement éloquente, qu’une partie du rouage de l’administration barbare des Japonais en Corée !

Lorsque les Américains de Séoul constatèrent que la Croix-Rouge Japonaise, malgré ses promesses, ne faisait rien pour secourir les malheureux coréens agonisants, ils allèrent d’eux-mêmes, et cela malgré l’interdiction des Nippons, dans les régions dévastées porter les premiers secours ; distribuèrent de la nourriture, des vêtements, de l’argent et des soins médicaux. Ce fut l’unique aide que reçurent nos malheureux compatriotes, qui n’avaient commis d’autre crime que celui de vouloir recouvrer leur liberté !

Selon les rapports les plus dignes de foi, basés sur les investigations faites par des historiens et des publicistes en Corée, les troupes et la gendarmerie japonaises, dans leur répression sauvage des manifestations pacifiques de mars 1919, ont tué, blessé et emprisonné plus de 100.000 Coréens.

7.645 tués ; 45.562 blessés ; 49.811 emprisonnés.