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Page:La Corée Libre, numéro 3, juillet 1920.djvu/20

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coréennes de travail. Comme le besoin ne s’en fait plus sentir, le temps employé jusque maintenant pour ces divers travaux sera consacré à l’étude de l’anglais ou de toute autre langue étrangère et aux mathématiques. Ceci et d’autres changements semblables seront annoncés d’ici peu de jours et seront mis en application en janvier de l’année prochaine. »

Quelques-uns de ces changements ont déjà été notifiés, comme j’ai pu le dire dans de précédents articles. Le programme des écoles primaires coréennes a été prolongé de deux ans et différentes études y ont été ajoutées, afin de le rapprocher du programme des écoles japonaises.

La question d’après porta sur l’administration de la justice, sur laquelle tant de sévérités ont été dites ou déniées. Je demandais si la fustigation serait abolie, par laquelle tant d’hommes sont restés blessés dans les hôpitaux et d’autres sont morts.

« Nous sommes déterminés à abolir la fustigation, et nous demandons la permission au Gouvernement de la Métropole d’en pouvoir changer les règlements. Mais, il faut se rappeler que si le Gouvernement abolit cette forme de pénalité, il faudra lui en substituer d’autres qui pourront être ou l’amende ou l’emprisonnement. Pour cette raison, nous activons la construction d’un grand nombre de prisons. »

Le baron Saito fait remarquer qu’il ne peut préciser quand l’abolition de la fustigation sera effectuée, mais il espère que cela se fera dans trois ou quatre mois.

J’insistais auprès du baron Saito afin de savoir pourquoi, d’après des témoignages évidents, on avait torturé les prisonniers. Il me répondit que cela avait dû être pratiqué par les gendarmes et les policiers, conformément aux vieilles façons de traiter les prisonniers en Corée, mais qu’on avait absolument défendu cela à présent, et, si un policier traitait cruellement un détenu, il en serait sévèrement puni.

Je m’assurais alors immédiatement s’il avait eu connaissance de cas de tortures de prisonniers avant aucun jugement depuis son administration personnelle. Il me répondit emphatiquement, qu’on allait promptement enquêter sur cette affaire ; qu’il ne pouvait croire que cela fut vrai, mais si telle était la vérité, il prendrait les mesures les plus énergiques, sans aucun retard.

Une question restait : la soi-disant plus grande liberté politique accordée aux Coréens. Je demandais au Gouverneur s’il voulait bien me renseigner sur la possibilité d’un « plus grand degré d’autonomie pour la Corée dans un avenir plus ou moins éloigné ».

Il me fit réponse, qu’on avait l’intention de donner aux Coréens un gouvernement local indigène le plus tôt possible, mais que vu la présente condition du peuple, particulièrement dans les districts du pays, il leur serait totalement impatricable de diriger leur autonomie au moindre degré ; aussi a-t-on envoyé dans chaque village une sorte de conseiller japonais, afin d’aider le peuple à se mettre en mesure de se gouverner lui-même, et, lorsqu’il y sera suffisamment entraîné, il lui sera permis alors d’avoir un self-gouvernement : d’abord dans les villages et les villes, puis dans les arrondissements et finalement dans les provinces ; les autorités étudient les moyens d’y parvenir, Il fallut un long temps au Japon pour parvenir à son état actuel d’autonomie, ajoute-t-il, on ne peut donc, par conséquent, espérer