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Page:La Corée Libre, numéro 6, octobre 1920.djvu/5

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En 1902 comme en 1904, le Japon ne jura-t-il pas de respecter toujours l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Empire Coréen.

Enfin la première guerre avec la Russie ne fut-elle pas menée par le Japon pour protéger « l’indépendance » du pays qui, quelques années plus tard, se vit annexé à l’Empire de Mikado.

Nous pourrions citer d’autres engagements solennels du Japon qui ont été depuis violés, nous nous contenterons cependant de rappeler la déclaration suivante :

« En assumant la direction des affaires étrangères de la Corée et en se chargeant du devoir de veiller à l’exécution des traités conclus par ce pays, le gouvernement impérial du Japon verra à ce que lesdits traités soient maintenus et respectés et qu’aucun préjudice ne soit fait aux intérêts commerciaux et industriels des Puissances étrangères en Corée. »

Cinq ans après, le même gouvernement impérial faisait paraître une autre déclaration :

« Les traités conclus par la Corée avec les Puissances étrangères cessent d’être obligatoires. »

Un pays qui prend des engagements avec la même facilité qu’il les viole ne peut naturellement compter que quelqu’un attache de l’importance à ses déclarations.

Et si Tokio tout en continuant son œuvre de japonisation de Sakhaline croit suffisant de répondre à la note américaine par une vague promesse d’évacuer un jour cette province russe, c’est qu’il ne croit pas au sérieux de la protestation des Etats-Unis ou qu’il se sent assez fort pour la défier. L’attitude que va prendre l’Amérique à la suite de la réponse de Tokio présente le plus grand intérêt. Étant donnée la menace que constitue pour l’Amérique l’emprise nipponne sur toute la côte Nord-Est du Pacifique, il est difficile d’admettre que sa protestation fût platonique, d’autre part, la situation internationale comme intérieure du Japon n’est pas si favorable pour que son défi puisse intimider Washington.

Il n’y a, par conséquent, rien d’étonnant si la présente note américaine est considérée par certains comme un événement très important, pouvant avoir les conséquences des plus intéressantes, non seulement pour la Sibérie, mais pour tout l’Extrême-Orient.

A. N.
(Journal de Pékin, 5 Août 1920.)

Nous avons signalé, l’autre jour, la protestation des Etats-Unis contre l’occupation de Sakhaline russe par les Japonais, occupation qui se trouve en contradiction flagrante avec les engagements solennels du Japon de ne poursuivre en Sibérie aucun but d’expansion territoriale.

Personne ne saurait nier que cette protestation de Washington constitue un événement des plus importants, indiquant qu’au moins les Etats-Unis qui sont les plus intéressés, parmi les Alliés, dans la politique nipponne en Sibérie et sur le Pacifique n’entendent pas rester impassibles devant le spectacle du brigandage japonais.

Malheureusement, nous ne possédons pas encore le texte complet de