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De tous les Recueils que ce laborieux Bibliographe avoit faits, sa seule Bibliothèque Françoise nous reste. Dorat en a parlé très-avantageusement, ce qu’il n’a pas fait des au-tres recherches de cet Auteur. Il est à présumer que si elles eussent été de quelque utilité, elles auroient été conservées.

La Croix du Maine préparoit deux Bibliothèques à la fois ; l’une qu’il a nommée la Grande, mais qui n’a point paru : l’autre qu’il a intitulée Premier Volume, & qu’on peut appeler la Petite, est celle que nous donnons, & dont il parle dans son Discours au Vicomte de Paulmy, sous le titre d’Épitome de la Grande. Il avoit également promis une Bibliothèque Latine, & n’a point tenu sa promesse. Il est mort fort jeune. Nous n’avons de lui, en Latin, que le court éloge funèbre qu’il fit de son ami du Monin, assassiné à Paris la nuit du Mercredi 5 Novembre 1586, imprimé l’année suivante chez Etienne Prevosteau, sous le titre de Tombeau[1] de Jean-Edouard du Monin. Cet éloge pourroit servir peut-être à fixer l’époque de la mort de La Croix du Maine, parce qu’en effet, depuis cette époque, cet Auteur n’a donné aucun Ouvrage.

On croit communément que La Croix du Maine étoit Huguenot. Ménage le premier l’a écrit ; d’autres après lui l’ont répété. Le soin que La Croix du Maine prend de dissimuler sa pensée, & de parler quelquefois le langage Catholique ; l’art avec lequel il fait adoucir ses expres-

  1. Cet Éloge est rapporté par M. de Beauchamps dans ses Recherches sur les Théâtres, second âge, pag. 58 & 59 de l’Édition in-4o :