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VIN
VIO
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de Sens ; les crus de Seine de la riviere d’Oise et des environs. (Id. X, p. 264.) »

« Vin d’asne, » qui abrutit. (Cotgr.) — « Vin de cerf, » qui attendrit. (Id.) — « Vin de lyon, » qui rend furieux. (Id.) — « Vin de pie, » qui fait jaser. (Id.) — « Vin de porc, » qui pousse à se salir. (Id.) — « Vin de renard, » qui rend l’esprit vif. (Id.) — « Vin du singe, » qui pousse aux grimaces. (Id.)

« Hommes de vin, » six officiers annuels commis par le corps des marchands de vin à Arras. (Ord. V, p. 614.) — « Contracts sur le vin, » tous ceux faits au cabaret étaient déclarés nuls. (N. C. G. II, 418.) — « Droit de vin, » de trois sols pour chaque aliénation d’héritage censuel au dessus de 20 s., en sus des lods et ventes, dû au couvent de Faresmoutier par les habitants de Joui, juridiction de Meaux. — « Droict de vins et ventes, » jallée de vin qui se paie au seigneur censuel pour chaque mutation dans l’étendue de sa mouvance ; c’est quelque chose de plus que le douzième des lods et ventes ; il est dû par l’acquereur. (Cotgr.) — « Droit de vins et trippes, » droit de 45 s. tournois que les officiers des eaux et forêts du prince de Bouillon se font paier pour chaque vente en sus du prix principal. (Cotgrave.) — « Droit de mettre prix au vin, » droit qu’a le seigneur d’une haute et basse justice sur tous ceux qui vendent le vin en détail dans l’étendue de sa juridiction. C’est aussi le droit qui se paie aux officiers du seigneur justicier ; il consiste originairement dans un pain et une mesure de vin comme pour en goûter. (Id) — « Entrée de vin ès villes closes, » impôt de 5 s. tournois sur chaque muid de vin qu’on faisoit entrer dans une ville murée, ou dans les faubourgs ; il fut établi par Charles IX et augmenté par Henri III qui le fixa à 20 s. tournois. (Id.)

« Vin ardent, » eau de vie (gwin ardant en bas breton) dans Cotgrave. — « Vin à deux aureilles, » mauvais vin. (Rab. I, 205.) — « Vin à une aureille, » bon vin. (Id.) Quand on boit de bon vin, on penche la tête et par conséquent l’oreille d’un côté ; quand on en boit de mauvais, on secoue la tête, les deux oreilles. — « Vin de Bretigni qui fait danser les chevres. » (Oud.) — « Vin de rossolis. » (Id.) — « Vin clementin, » planté par Clément V près de Bordeaux, vin dont la dîme fut accordée par quelque Clémentine à l’église d’Homenas. (Rab. p. 228.) — « Vin des clercs, » taxe exigée par l’avocat, comme pourboire de leurs clercs. (N. C. G. IV, 411.) — « Vin coipeau, » vin nouveau rendu potable en y jetant des copeaux de hêtre qu’on faisait bouillir et sécher ensuite. (Cotgr.) — « Vin de commeres, » vin doux, vin de femmes. (Id.) — « Vin le comte, » impôt. (D. C. Vinum comitis.) — « Vin du congé, » bu à la fin du repas. (J. de Saintré, 112.) — « Vin du coucher, » collation qui suivait le repas et se continuait jusqu’au coucher. (Contes d’Eutrap. 212.) — « Vin cuict, » qu’on faisait bouillir pour en faire un sirop à mélanger aux sauces. (Cotgr.) — « Vin de dépense, » donné aux domestiques. (Cotgr.) — « Vin d’eau, » mélangé d’eau. (Oudin.) — « Vin doux, » non cuvé. (D. C. Vinum dulce.) — « Vin


enragé, » eau. (Oudin.) — « Vin fourmentel. » (Beaum. p. 141, ch. 27.) — « Vin de fraises, » jus de fraises. (Bouchet, Serées, III, p. 302.) — « Vin guinguet, » vins verts de l’année. (Pasq. Rech. 719.) — « Vin de grain, » mère goutte du vin. (Cotgr.) — « Vin du marché, » ce qu’il en coûte à deux contractants pour régaler les témoins. (Id.) — « Vin miellé. » (Id.) — « Vin moreillon. » (Beaum. 141.) — « Vin de Nazareth, » qu’on rend par les narines, lorsqu’on boit en riant. (Oudin.) — « Vin nouvel saugé, » où l’on a mis de la sauge. (Ordonn. VII, p. 254.) — « Vin noir, » chargé en couleur. (Cotgr.) — « Vin d’ost. » (Ord. II, 349.) — « Vin papier. » (Cotgr.) — « Vin poireau, » poiré. (D. C. Pyraceum.) — « Vin de pommes de grenades. » (Mod. fol. 129.) — « Vin de Mr du Puits, de Mr de Lafontaine, » eau. (Oudin.) — « Vin de pressoirage, » celui qui coule quand on presse le raisin. (Cotgr.) — « Vin des sergens, » leur pourboire. (N. C. G. II, 104.) — « Vin theologal, » bon vin. (Apol. pour Hérodote, 354.) — « Vin des valets, » leur pourboire. (Oudin.) — « Vin d’espices. » (Doctrin. de Sapience, fol. 40.) — « Après vin boire, » après s’être enivré. (Oud.) — On disait par menace : « Il aura son vin. » (Rab. II, 181.) — « Avoir son vin, » en parlant d’une femme galante, avoir ses désirs satisfaits. (Cotgr.) — « Boire ses vins en verjust, » manger son blé en herbe. (Monstr. I, p. 159.) — « Boire vin en roi, » boire avec modération. (Cotgr.) — « Couper le vin, » ne boire qu’une partie de son verre. (Id.) — « Donner bon vin, » donner amplement de quoi boire. (Berry, Chron. 434.) — « Paier le vin, » dans Monstrel. III, p. 8, an. 1448. — « Etrangler le vin. » (Merl. Cocc. II, p. 16.) — « Estre à vin, sur le vin, » aimer à boire. (Cotgrave.) — « Faire jambes de vin, » boire pour mieux marcher. (Cotgr.) — « Remuer vin, » boire. (G. Guiart, f. 263.) — « Reposer sur son vin, » le cuver. (Cotgrave.) — « On n’est pas quitte de ce marché là pour le vin » (Oud.), se dit du mariage, nœud indissoluble. — « Cela s’en va comme le vin, » cela se doit. (Oud.) — « A bon vin point d’enseigne. » (Eutr. p. 219.) — « A bon vin, point de bouchon. » (Oudin.) — « Après bon vin, bon cheval. » (Pasq. p. 571.) — « Après la poire, le vin ou le prestre. » (Cotgr.) — « Bon vin, bon esperon. » (Oud.) — « Bon vin, mauvaise teste. » (Cotgr,) — « Bon vin, bon vinaigre. » (Id.) — « Ciervoise ne passera vin, » les Anglois buveurs de bière ne l’emporteront pas sur les François buveurs de vin. (Mousk. p, 848.) — « Chaque vin a sa lie, » chacun a ses défauts. (Oud.) — « En vaisseau mal lavé ne peut on vin garder. » (Cotgr.) — « Femme, argent et vin ont leur bien et leur venin. » (Id.) — « Homme mutin, brusque roussin, flascon de vin prennent tost fin. » (Id.) — « Jamais homme noble ne hayst le bon vin. » (Rab. I, p. 191.) — « Il ne sçait que c’est de vendre vin qui n’attend de may la fin, » on voit alors si l’année sera bonne. (Cotgr.) — « Il ne faut pas enquerir d’où soit le vin, mais qu’il soit bon. » (Cotgr.) — « La pinte plus chere d’un bon tonneau de vin est au percer. » (Faifeu, 62.) — « Le bœuf salé fait trouver le vin sans chandelle. » (Cotgr.