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Il signifioit qucUnicfois agrc^ablc. (Cotjrr. Kicl. cl 

Gloss. de Marot.) Nous le trouvons rendu par favoral)le, salutaire dans le (iloss. de Marot; acception (i;j,un’e, emprun- tée comme la pi’cmière du latin r/cr/r’r, secoural)le, geni’reux. Il paroit que c’est le sens d’adesti-e en ce passai^e : Coument sont en cors d’omme ensamble Vertus si noble et si adestre, Et si mauvais visce, etc. Dits de Baudoin de Condé, MS. de GaignnI, fol. :!19, R* col. 2. ADEXTRE. Nicot, Dict. - Clém. Marot, p. 280. Addkxthk. Monet, Dict. Adestre. Nicot et Cotgr. Dict. Adexti’cr, verbe. Rendre adi’nit, pn-parer, disposer. Former, instruire, élever. Donner la main droite. Donner la main, .ccompagner, suivre, escorter, .tleler. Ce mot, au premier sens, ss:m]e rendre adextre ; c’esl-à-dire adroit, propre, liabile à (iiielque chose. « On ade.rtre les jeunes esprits, par les choses « plus difliciles, îi recevoir aisément les plus « faciles. » (Des Ace. Bigarr. Liv. IV. fol. 5, V".) Préparer, disposer, dans ces vers : Qui or velt oïr la merveille Qui envers rien ne s’apareille, Adicst son cuer et me regart ; Je li dirai de laquel part Venra la grant mésaventure. Signes du Jugement, .MS. de S. Gerra. fol. 24, V- col S. On l’employoit moins figurément lorsqu’on disoit s’adeslrcr ou s ade.vtrer anxixrmes, pour s’y rendre adroit par l’exercice. (Voy. Mcot, Dict.) Delà pour s’y exercer avec adressé. On s’étonnoit de voir M Strozze, « estant si grand Seigneur.... faire « ainsi si bravement et si asseurément la faction de « soldat, et manier si dexlrement les armes du « soldat et s’y «(/fx/rrr si gentiment. » (Drant. Cap. fr. T. IV, p. 297. — Voy. Ade.tre ci-dessus.) Par extension ce mot a signillé former, instruire, élever ; spécialement en parlant de l’éducation d’un Piince. « En ce temps Madame l’Arcbedu- « chesse accoucha à Bruges d’un beau fils, qui est « à présent nostre Prince, le plus bel, le mieulx « adextré et adrecé que l’on pourroit nulle part tt trouver. » (Mém. d’Ol. de la Marche , Liv. II, p. 617.) ... cil ki ses fius devoit i estre. Garde Aleniagne ù on l’adiestre. Puis prisl feme gentil et rike : Fille fu al Duc d’Osterike. Ph. Mouskes, MS. p. 764. On disoit plus souvent adextrer, pour donner la dextre, la main droite, dans le sens propre. « La « belle Nerones estoit adextrée dung sien cousin « nommé Cadifferus.... et Caradoce estoit menée à « dextre d’une: preux Chevalier. » (Percef. Vol. V, fol. 107, R°col. 2, ibid. V° col. I.) Le mot dextre signilloit main en général, par une espèce de métonymie; d’où le verbe adextrer I. pour donner la main; par extension accompagner, soit de droite ou de gauche; escorter, suivre, ac- compagner. « Suyvoit une moult ancienne Dame.... « elle avoit deux Chevaliers qui l’adexlroieiit et ’ deux Damoiselles qui la siiyvoienl pour la ser- " vir. .. (l’crcef. Vol. V, fol. l"07, V’^^oL^j.) Pour accompagner, être à la droite dei|uelqu’un, marcher ù sa droite, (llonn. de la Cour, ms. p. 4.3. — Voy. Dkxtiucr ci-après.) Accompagner de droite et de gauche dans ce passage : ^ Pour ce estoit-II « au meillieu des deux autres qui le adextroienl « pour l’honorer. » (llist.de la Toison d’or, Vol. II, fol. 18.3, V".) Escorter, suivie, accompagner, dans ces vers : ... cil qui adestroicnt La pucele, par derrière érent, Et li autre devant alerent. Kalil. MS. du R. n- 7218, fol. 353, V’ col. 1. Ou (lislinguc adextrer en termes d’armoiries, de senestrer. (Le Laboureur, Orig. des armoir. p. IfiS ellG’.t.) Enfin, c’est peut-être par une espèce d’analogie d’idées, qn adextrer, accompagner, être à la droite de queh|u’un, s’est pris dans la signification d’atte- ler, attacher deux chevaux de façon que l’un soit, pour ainsi dire, à la droite de l’autre. « Appollo " l’Escuyer dompte ses poullains pour les adextrer « t^i son chariot. » (Merlin Cocaie, T. I, p. 319.) Peut-être aussi cette acception est-elle une appli- cation particulière du premier sens, rendre propre, habile à quelque chose. Alors adextrer signifieroit dresser. Ce passage paroit susceptible de l’une et de l’autre explication. CONJUG. Adiest, imper. Prépare, dispose. (Signes du ju- gement, MS. de S’ Cerm. fol. 2’i, V" col. 2.) VARI.NTES : ADE.KTREB. Merlin Cocaie, T. I, p. 319. Addextrei’.. Honn. de la Cour, MS. p. 12. .DESTRER. Cléomadès, MS. de Gaignat, fol. .57, V" col. l. Adiestuer. Anseis, MS. fol. 49, R» col. 2. Adrestrer. Berte as grans pies, MS. de Gaignat, fol. 139. Adhéritance, subst. fém. Saisine, possession, investiture. Le sens propre est hérédité ; droit eu vertu duquel un héritier se saisit de l’héritage d’un homme mort. (Voy. ENiirRiT.xcF. ci-après.) De là par extension lesensgénériqued’ft(//ifV;7rt«t’e pour saisine, possession, investiture. (Laur. Closs. du Dr. Fr.) « Item d’une Lettre de deshéritance et « adhérilanee d’un fief à vie ou à héritage.... ilsau- « ront, etc. » (Coût. gén. T. I, p. 707.) On lit à la marge : « Adhéritance et deshéritance; « c’est-à-dire saisine et dessaisine. » (Ibid. Voyez Adiieritement ci-après.) Adhéi’ité, participe. Investi, mis en possession. Par extension, qui possède un héritage . un fief. C’est dans ce sens, qu’en Flandre on appelle nobles adliérités, les nobles possédant fiefs et seigneuries,