Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
AD — 102 — AD


Ajorner. Cartul. MS. de la Ch. des C. de Nerers, Vol. I, fol. ."•Il, tit. de 12t9. - Perard, Hist. de Bourg, p. t~S, tit. de l-2.->i. Ajourner. Fauchet, Lang. et Poës. Fr. Liv. II, p. t2. Anjol’rxer. .laq. Tahureau, Poos. p. 22. Enjûuuner. Villehard. p. 167. Atljonrneur, siihst. masc. Celui qui ajourne. (Voy. Oudin, Dict.) « Doit li ajoimiierres dire « aiussint: P. nous vous ajournons contre J. d’ui <■ en quinze jours à Clermont, à répondre ù vos « lettres. » i.i3eaumanoir, p. 54.) ADJOURXEl’R. Oudin, Dict. AjOLRXiERRES. Beaumanoif. p. 54. ■ Adjouste, suhst. fthn. .Vddition. Voy. sous l’article Adjmitcr, l’origine de ce mot ctdela signilication dans laciuelle il est employé en ce iiassage : •< Vous et Messieurs d’Angleterre ne « demandez sinon Vafijousie du nom du lioy. » (Jeann. Négoc. T. II, p. "l’I. — Voy. Au.ioLsïi;.Mi;.Nr ci-après.) Adjoustement, siibst. masc. Corps de troupes. Addition. Du verbe Adjousier, assembler, on a fait ajous- temcnt au figuré, pour signifier un Corps de trou- pes assemblées ou réunies; ralliées, dans ce passage : Cil qui fut de S’ .Tehan sires. En rassembla si longues tires (1), Que vi= d’armes largement, Fu li dui ajoustcmoU. G. Guiarl, MS, fol, 230, V. Dans le sens d’addition, ce mot est le même qu’AojorsTE ci-dossus. (Uob. Est. et Colgr. Dict.) De là l’expression adjoustement de testament, pour Codicile; écrit pour lequel on ajoute quelque chose à un testament. ’Beaumanoir, p. G9 et 70. — Voy. Ai>jorri;it ci-après) On disoit adjouster et adjuster des mesures, pour les étalonner. Mais comme le substantif formé de ces verbes ne se trouve que sous les orthographes adjusteinent et adjuslage, nousavons cru devoir en faire un article séparé. (Voy. Aujlsteme.nt ci-après.) VARIANTES : ADJOUSTEMENT. Cotg. Rob. Est. Dict. AjoisTEMENT. G. Guiart, MS. fol. 230, V». Adjouster, verbe. Mettre auprès, approcher. Coml)altre. se mesurer. Joindre, unir, assembler. Allier, marier. .Vjoutcr. Étalonner. Ajuster. Ce mot semble venir des prépositions latines, (id v[ ju.vla. i.Nicot, Dict. Plus inimédialemeiil des vei’bes (le la basse latinité adjoualave ou adjustare, formés de ces mêmes prépositions, et que Du Cange, (Gloss. Lat.) expli(iue par mettre auprès. C’est aussi la signification propre et primitive d’adjouster. Le Duc Gérard fut enterré auprès de son épouse; et le Poète dit à ce sujet : Dieu veust qu’ajousic soit le Saint avec la Sainte. Ger. de Roiiss. MS. p. 190. De là s’ajnuslcv pour se mettre auprès, s’appro- cher, s’avancer. Vint à l’ostel ; la Dame de lès li s’ajnitsla. Vies des gS. MS. do Sorb. Cliif. XXVH, col. 3. Ce mot oITre le même sens dans ce passage : « Hz s’approchèrent et virent au iiied de l’arbre qu’il « y avoit lettres qui disoienl en telle manière : » Oui, pour coucher dessus ce lict, s’tuljousle, Ne peut faillir d’avoir en brief la joiiste. Pcrcef. Vol. 111, fui. 151, Y- col. î. On s’approche pour combattre, se mesurer. De là le verbe njouster pris en ce sens : .... sont moult lor gent desconforté Qu’as plains chans ne sommes ostelé (2), Où il n’eust ne fraite ne fossé, Oui de combatre les eust encombré ; Car moult désirent à vous estre ajouxté. Enfjncc d’Obier lo Danois, MS. de Gaign.lt, fi.l. 8fl, V- col. 2. La même analogie d’idée a donné lieu à la signi- fication subsistante de notre verbe .IniTEn. Ln étendant toujours l’acception d’adjouster . mctlrc auprès, approcher, on a dit. adjouster pour sei’rer de près, joindre, unir, assembler, proi)re- ment mettre auprès, à coté fune de l’autre, plu- sieurs personnes, ou plusieurs choses. « Adonc se « adjoustèrent ensemble eulx et leurs gens, et se « babaiulonnèrent sur Sarrasins, auxquelz ils com- « baltii’eut de glaives fièrement en poussant. » (llisl. de Hertr. du Guesclin , par Ménard , p. 3.-)8 et 3.VJ.) Il s’agit de deux lutteurs dans ces vers : lîras à bras se sont entrepris, Bras ont dessus et dessous mis ; Ez lès vous (.3) ensemble ajoustés Pis contre pis, lez contre lez, Par derriers les dos s’embracièrent. Rom. du Brul, MS. fol. 0, R- col. 2. Dans un sens plus général, ce mot signifioit joiii- die, unir. « Gaberict, le Duc et Gueresches sont « adjousle:^ ensemble, et dient qu’ilz ne s’entrelais- « seront pour double de mort. » (Lanc. du Lac, T. II, fol. 70, V’col. 2.) Un de nos anciens Poètes, pour dire (jue l’argent fait tout, s’exprime ainsi : Denier a chambre painte à flors ; Denier ajnusie les amors ; Denier donne les grans honors. Fabl. MS. du l.n’7M8, fol. 107, R-col. î. On reni|)loyoit encore en ce sens, du temps de .J. Le Maire. « L’un dos jeunes bastai’ds nommé « Mislor, avec l’un des maisti’cs d’hoslel de la « lîoyne.... se vindi’enl adjouster en leur bande. » (Illustr. des Gaules, Liv. I, p. l’ri.) Mais nous n’avons point d’exemples qu’on dit alors njouster pour assembler, comme en ce passage : « Le cuens « li loa qu’il semonsist ses os [-i] et les ajousta à la (1) file de soldats, troupes. — (2) campé. - (3) les voilà. — (4) troupes.