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ville d’Afrique sur la côte de Barbarie au Royaume d’Aller. ■■ assez semblables en leur manière de vi- « vre, aux anciens Nomades du même pays, sont « divisés en ditlerenles habitations ([u’ils nomment <■ Ailouars’Ai. moitié lentes, moitié maisons. » [l’c- lisson, Ilisl! de Louis XIV, T. 1, p. 207.) A(lonl)enient. subst. musc. Habillement, habit. Armure. Crratitm, réceptinn d’un Chevalier. On peut voir, sous l’article Anui iii;n ci-aprcs, l’o- rigine et l’analiisie de ces Irois acceptions. Le premier sens paroil être le sens propre. « Prit « maladie à Otiion , si lu mort; mes ainçois qu’il « morust, se demist-il de l’Empire, et rendit au Hoi «< i’édéric la corone de linme et les adoubemens » qu’il poi’|iiili|uant il estoit Emiici’eor. " i^Martène, Conlin. de G. de Tyr, T. V, col. 07!).) De là, ce mot a siiinifié armure. L’auteur d’un Fabliau, qui a pour titîe Bataille de Qitaresnie et de duinutije , termine la description de l’armure de celui-ci par le vers suivant : Moult fu ses aUoitbemeii: bea.. BalaiUe Je (Juaresme, MS. de S’ Gcrm. fol. 92, R’ col. 1. Par extension, ce mot a signilic création , récep- tion d’un Chevalier. Nous lisons que Philippe le Bel, étant à Compiegne, en ~: Ainz qu’il vousist lessier la vile Ne la forest qui est de jouste, Fi.st-il, le jour de Penthecouste, Duquel volenliors m’esjoïs , Chevalier son frère Lois Tost après cel udoubemeiit Dés ci-devant ramenteu, S’est l’ost vers Flandres esmeu. G. Guiarl, .IS. fol. 233, V" el 23;i, l’. Adouber, verbe. Armer. Donner l’accolade, faire Chevalier. Revêtir, haijiller, équiper. iMal- traiter. Couvrir. Réparer, raccommoder, rajuster. Préparer, apprêter. Panser. Du Cange et le P. Meneslrier remarqueni, à l’oc- casion de ce mot, que la léceplioa d’un nouveau Chevalier opéroit une espèce d’adoption, el (ju’il devenoit, pour ainsi dire, le lils adoplif, l’enfant d’armes de celui qui l’avoil fait Chevalier. Cet usage de notre ancienne (chevalerie, leur a fait croire (|ue le vrrbe .If/OH/ycr veiioitdu latin udoptare, ad0|)ter. (Voy. le P. Menestrier, de la Chevalerie, p. loO et 131. — Et Du Cange , Gloss. latin au mol Adobare.) Les nouveaux Editeurs de ce Clossaire, prétendent que Ménage (Dict. Elym.), au mot Adouber, n’a iias été |)lus heureux dans ses conjectures sur l’élymo- logie de ce verbe, <|u’il dérive tantôt du latin duplex, double; tantôt de l’Allemand daube, douve, etc. 11 pareil formé, selon eux , du .Saxon dubba ou dub- ban; eu hiliu Fj/uiteiii percutcre , créer un Cheva- lier, lui diiiiiier l’accolade, littéralement le frajiper; d’où est née, ajoutenl-ils, l’acception de notre verbe Dauber. Quelque vraisemblable que leur paroisse celte dernière étymologie, nous doutons qu’on doive la préférer à toiite autre [2;, spécialement à celle du mot Double. Nous observerons même que doublier et doulileulin , mots composés de l’adjectif double , ont été souvent employés couiine (’pilhèles de hau- bert; (lu’on a dit douilles de liauliert, double de l’écu ; et ([uedans les pièces de rarinuie des anciens Chevaliers, il y en avoil une ([ui s’appeloil doubles de coude. De là, on a pu dire adoubter pour armer de toutes pièces; s adoubter pour s’armer. L’espie descendit ; à Uicliart vint curant : Lez nouvelles qu’il sout ne va mie celant. l’rancheiz, fait-il, s’atluiihlcul, chevals vont demandants; Ne l’ont mie de pais ne d’apaisier semblant. Traioz vous outre Diepe, quer il ont moût de gent. .V Dame Dieu du Ciel, dist le Duc, me commant; Compaingnon, or as armes; n’alez mie tarjant. lloni. (loRou, MS. p. 118. Nicol définit .l(/oH/;fr dans ce même sens, ■■ soy " armer de toutes pièces el mettre en estai de com- « battre. » Celle dernière ortliogiaphe, quoique plus usitée, n’est peut-être qu’une altération de la pre- mière. On armoit les nouveaux Chevaliers , lors de leur récei»tion. De là le verbe adouber pour donner l’ac- colade, faire Chevalier. « Ung danioysel.... va (jué- u ranl ung Chevalier qui ayt povoir de Vadouber : « car il ne trouvera Chevalier qui l’accolle luy .< puisse donner, au moins s’il ne luy est cousin « germain, ou plus près. » (Percef. Vol."lV, fol. 130, V° col. 1.) « Gallafar.... liève la main et donne à « Utran son frère l’accolée, cl puis disl à Durseau " (lu’il adoubast ."Sanguin son autre frère. Gallafar, « disl Durseau, voulentiers le feray. Lors leva Dur- « seau la paulme el donna à Sanguin l’accolée. » (Ibid. col. 2.) .... à Penlecouste Chevaliors les fera Droit au Mans la cité; là les adoubera. Berle as grans pies, MS. de Gaignat, fol. 135, R* col 2. Le participe de ce verbe s’est employé comme substantif, pour désigner les Chevaliers nouvelle- ment reçus. llonnour doit querre li nouviaus adoubés. Enf.inco d’Ogier le Danois, MS. de Gaignal, fol. 83, V col. 2. Voy. Adouhemknt ci-dessus.) Nous venons de dire iiue le verbe Adouber pour- roil bien être une altération de l’orthographe Adou- bter, qu’on retrouvera plus bas, dans le sens figuré de réparer. Si notre conjecture paroil fondée, l’on conviendra sans peine que la signilicatioii propre est doubler, garnir dune doublure; par extension, revêtir, habiller, équiper, armer: l’armure d’un homme de guerre, étant considérée comme un hal)illement,’une doublure, pour ainsi dire, propre à le garantir des coups qu’on lui porte. Eu ce cas , les deux premières acceptions de ce verbe, naî- troienl de l’acception revêtir, habiller, é(iiiiper, jus- (1) C’est le pluriel de l’arabe dà, habitation. — (2) C’est l’étymologie admise par Dioz et Littré ; le sens de frapper se retrouve encore dans le wallon udobi, ayant reçu un coup, cl dans l’ancien anglais dub, un coup, lo dub, adouber un chevalier, (n. e.)