Ableret
subst. masc. Sorte de filet.
(Voy. Cotgr. et Oudin, Dict.)
" C'est un filet quarré attaché au bout d'un bâton, pour pêcher des ables, ou petits poissons. " (Laur. Gloss. du Droit fr. — Voy. Ordon. des Rois de Fr. T. II, p. 11 ; et Cout. de Menetou-sur-Cher, au Cout. gén. T. II, p. 279.)
VARIANTES :
ABLERET. Oudin, Dict.
ABLERES. (Plur.) Ord. T. II, p. 11.
Ablocqs
subst. masc. plur. Sorte de murs.
Ce sont des " parpains, ou murs de pierre, ou de brique, élevez de deux pieds ou environ, sur lesquels on dresse des solives, pour bâtir des maisons de bois. Les édifices qui sont ainsi construits, sont appelez abloquiez ". (Voy. Laur. Gloss. du Droit français.)
VARIANTES :
ABLOCQS. Cout. gén. T. II. p. 881.
ABLOQS. Laur. Gloss. du Dr. fr.
Abloquié
adj. Bâti en maçonnerie. Donné en emphytéose ou en censive.
Le premier sens se trouve dans le Cout. gén. T. I, p. 610. " Le tenancier côtier ne peut, sans le consentement de son Seigneur, desmolir auscuns édifices abloquiez et solivez, estans en l'héritage par lui tenu en roture, etc. " Abloquié, pris en ce sens, vient évidemment du mot Ablocs, que nous venons de citer, avec la signification de murs de pierre ou de brique.
Cotgr. explique édifices abloquiez : édifices baillés par le Seigneur direct en emphythéose et censive.
Abnepveu
subst. masc. Arrière-petit-fils.
On trouve ce mot dans Bouteiller, qui l'explique assez obscurément, " le quint degré en montant, si est le quart ayeul et la quarte ayeulle ; et en avalant, sont les enfans des enfans aux enfans, à l'abnepveu et à l'abniepce ; c'est-à-dire les enfans des enfans aux enfans. " (Bouteill. Som. Rur. p. 468. — Voy. Ibid. p. 466.)
Abniepce
subst. fém. Arrière-petite-fille.
Routeill. Som. Rur. p. 468. (Voy. le passage rapporté à l'article précédent.)
Abolisseur
subst. masc. Celui qui abolit.
(Voy. Monet et Oudin, Dict.)
Abolitoire
adj. Qui abolit.
On a dit dans un sens moral et figuré : " Il est deux manières de satisfaction, l'une est abolitoire de coulpe, et de peine éternelle redevable à la coulpe. " (Cartheny, Voyage du Chevalier Errant, fol. 97, R°.)
Abolu
partic. Aboli.
C'est le sens propre. Au figuré ce mot signifioit pardonné, comme dans ce vers :
De luy soient mes pechez aboluz.
Villon, p. 45.
En effet, pardonner une faute, c'est en abolir la peine.
Abominable
adj. Hideux. Sale, dégoûtant.
Ce mot, qui subsiste sous cette orthographe, se disoit autrefois de tout ce qui inspire de l'aversion, comme la laideur, la mal-propreté, etc.
De là, abominable, pour hideux, affreux.
Fu nez un pauvre homs, qu'estoit paralitique, Si merveilleusement estoit espouvantable, Qu'à tous qui le veoient estoit abominable.
Ger. de Rouss. MS. p. 203.
Pour sale, dégoûtant, malpropre, dans cet autre passage : le Poëte pour exprimer le mépris auquel Berthe, femme de Gerard, étoit exposée dans le Couvent de Religieuses où elle étoit, dit :
Elle estoit si horrible et si abhominable Jamais ne la laissoient asseoir à leur table.
Ibid. p. 79.
L'étymologie de ce mot, la même que celle d'abominer ci-après, donnera l'idée de sa vraie signification.
VARIANTES :
ABOMINABLE. Orthog. subsist.
ABHOMINABLE. Saintré, p. 124. — Crétin, p. 126.
Abominer
verbe. Abhorrer, avoir horreur. Maudire.
Ce mot, formé du Latin abominari, comme qui diroit abomine rejicere, signifie proprement avoir en aversion une chose funeste, la rejeter comme étant de mauvais augure. De là l'acception générale d'abhorrer. " Il faut abominer les parolles tyranniques et barbares qui dispensent les Souverains de toutes loix, raison, équité, obligation. " (Sagesse de Charron, p. 397.)
On disoit au même sens s'abhominer d'un crime, pour en avoir horreur. (Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 477, liv. III.)
Par extension de l'idée de la cause à l'effet, abominer a signifié maudire. " Coradins le Roy de Jerusalem.... abominoit et avoit en despit mult sexe de fame. " (Contin. de G. de Tyr, Martene, T. V, col 734.) " Bénir la mémoire de Trajan et abominer celle de Néron. " (Essais de Montaigne, T. II, p. 547.)
VARIANTES :
ABOMINER. Monet, Dict. — Gloss. de Marot.
ABHOMINER. Eust. des Ch. Poës. MSS, fol. 477, col. 3.
Abondable
adj. Abondant.
On disoit abondable de biens, pour " abondant en biens, " comme dans ces vers :
Le lieu est gras et dru et bons et delictable, Et ly air attrempé de tous biens abondable.
Ger. de Rouss. MS. p. 17.
(Voyez ABONDANT et ABONDER, ci-après.)
Abondance
subst. fém. Augmentation, surcroît. Terme de Barreau.
L'idée d'abondance renferme celle d'augmentation : ainsi, on a pu dire au premier sens, en parlant d'un géant qui avoit quatre bras et quatre