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Tu ne scés mie, je m'en vant, Comment qu'au monter tu t'escoeilles Quel voie tu prens, ne recoeilles.

Froiss. Poës. MS. p. 36, col. 2.

On peut rapporter à cette signification les façons de parler, s'escuillir à la course. (Froiss. Vol. IV, p. 53) ; s'acueillir au cours, (id. Vol. I, p. 156.)

De là, vraisemblablement l'expression encore usitée dans le patois normand, escueillir d'aller, pour faire aller, mettre en train.

On a dit dans un sens à peu près semblable, escueillir une toupie, pour la mettre en mouvement, la faire pirouetter :

Hensement con leu coupoie K'estuet primes escueillir Au decoivre, à le coroie, etc.

Anc. Poës. fr. MS. du Vat. n° 1490, fol. 104, R°.

CONJUG. ANC.

Accueilly, part. Reçu. (Froiss. Vol. IV, p. 297.)

Accuelt, indic. prés. Accueille. (Repues franches, à la suite de Villon, p. 64.)

Aceudra, indic. futur. Accueillera. (Anc. Poës. fr. MS. du Vatic. n° 1490, fol. 166, R°.)

Aceut, indic. prés. Accueille. (Ancienne Coutume d'Orl. p. 468.)

Acqueult, indic. prés. Accueille. (Repues franches, à la suite de Villon, p. 62.)

Acquiellent, indic. prés. Accueillent. (Modus et Racio, MS. fol. 22, R°.)

Acquieult, indic. prés. Accueille. (Chasse de Gast. Phéb. MS. p. 80 et 244.)

Acueilloite, participe féminin. Accueillie, poursuivie. (Berte as grans piés, MS. de Caignat, fol. 125, R° col. 1.)

Acuel, indic. prés. J'acueille. (Anc. Poët. fr. MS. av. 1300, T. III, p. 1231.)

Acuet, indic. prés. Accueille. (Cout. d'Orl. p. 468.)

Acuiderent, indic. prét. parf. Attaqueront. (Chasse de Gast. Phéb. MS. p. 252.)

Akeut, indic. prés. Accueille. (Anc. Poët. fr. MSS. av. 1300, T. II, p. 894, R° col. 1.)

Aqeut, indic. prés. Accueille. (Anc. Poës. fr. MS. du Vatic. n° 1490, fol. 39, R°.)

Aquel (j'), indic. prés. Je prends. (Vies des SS. MS. de Sorb. chiffr. LX.)

Aquelt, indic. prés. Accueille. (Fabl. MS. de S. G. fol. 16. - Parten. de Blois, MS. de S. G. fol. 170, V° col. 1.)

Aqueullons, indic. prés. Accueillons. (Test. du Cte d'Alençon, à la suite de Joinville, p. 182.)

Aquiaut, indicatif présent. Accueille. (Assis. de Jérus. p. 157.)

Aquielt, indic. prés. Accueille, commence. (Vies des SS. MS. de Sorb. chiffr. LVIII, col. 5.)

Aquieudra, indic. futur. Accueillera. (Chass. de Gast. Phéb. MS. p. 9.)

Aquieust, indic. prés. Accueille. (G. Guiart, MS. fol. 235, V°.)

Aquis, part. Accueilli. (Ph. Mousk. MS. p. 398.)

Escolt (s'), indic. prétér. Se rassembla. (Parten. de Blois, MS. de S. G. fol. 166, V° col. 2.)

Escueilloite, partic. fém. Excitée, poussée. (Berte as grans piés, MS. de Gaignat, fol. 125, R° col. 1.)

VARIANTES :

ACCUEILLIR. Lanc. du Lac. T. II, fol. 23, R°, col. 1.

ACCOILLIR. Guiteclin de Sassoigne, MS. du R. fol. 138, V°, col. 1.

ACCULLIR. Gloss. sur les Cout. de Beauvoisis.

ACEULLIR. Anc. Poës. Fr. MS. du Vat. n° 1490, fol. 180, V°.

ACOILLIR. Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1044.

ACQUEILLIR. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 232, col. 4.

ACUEILLIR. Anc. Poës. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1494.

ACUILLIR. D. Carpent. suppl. Gloss. de Du C. au mot Accolligere.

AQUEILLIR. Estrub. Fabl. MS. du R. n° 7996, p. 6.

AQUEULLIR. D. Carpent. suppl. Gloss. de Du Cange, au mot Accolligere.

AQUILLIR. Conquête de Bretagne, par Charlemagne.

ESCEUILLIR. Anc. Poës. Fr. MS. du Vat. n° 1490, fol. 104, R°.

ESCEULLIR. Anc. Poës. Fr. MS. du Vat. n° 1490, fol. 42, V°.

ESCOEILLIR. Froiss. Poës. MSS. p. 36, col. 2.

ESCOILLIR. J. Erars, Anc. Poës. fr. MSS. avant 1300, T. III, page 1092.

ESCUEILLIR. Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 976.

ESCUILLIR. Froiss. Vol. IV, p. 53.

Accul,

subst. masc.

Ce mot subsiste sous la première orthographe, pour désigner un lieu où l'on ne peut reculer ; mais on ne diroit plus en parlant de l'Espagne, dont la situation ne permet pas de reculer les limites, qu'elle est " située à un acul plus propre à se conserver qu'à s'accroistre. " (Mém. du D. de Rohan, T. II, p. 117.)

Dans un sens moins figuré, l'accul d'un rocher, signifioit la partie escarpée d'un rocher, là où il n'est plus possible de reculer sans se précipiter. " Un ours poursuivi embrassa sept ou huit Arquebusiers qu'il trouva en l'accul d'un haut rocher, avec lesquels il se precipita en bas, et furent tous dechirez et brisez en pièces. " (Mém. de Sully, T. I, p. 125.)

VARIANTES :

ACCUL. Mém. du D. de Rohan, T. II, p. 117.

ACUL. Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. II, p. 722.

AQUU. Salnove, Vénerie, p. 322.

Acculer,

verbe. Asseoir. Renverser. Forcer, contraindre.

Au premier sens, c'est proprement mettre sur le cul, d'où s'aculer pour s'asseoir.

.... se sied et acule : Et là séant en toutes pars spécule.

Clém. Marot, p. 541.

Par extension, on a employé ce mot dans la signification générale, de mettre à terre, renverser. " De sa lance... aculoit un arbre. " (Rab. T. I, p. 162. - Voy. ibid. Note de le Duchat.)

Enfin Acculer pris au dernier sens et conformément à la signification d'accul, revient à notre expression, mettre au pied du mur, mettre hors d'état de reculer ; au figuré, forcer, contraindre. " Que diray-je de l'éruption des larmes, lesquelles

(1) ainsi que. — (2) lisez toupoie ; toupie, sabot. — (3) qu’il faut d’abord.