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Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/120

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antichambre, entendirent le bruit ; elles se gardèrent bien de répondre et heureusement de nous avertir, car il eût été possible que mon mari eût été savoir ce qui s’y passait. Cet homme de la police, ennuyé de ne pouvoir se faire entendre, dit au maître : « Qui est-ce donc qui est logé dans cette chambre ? – C’est un homme âgé, avec sa femme et ses deux très jeunes filles. – Ah ! ce n’est pas encore ce que je cherche. » Et il s’en fut. Le maître d’hôtel vint nous demander pourquoi nous n’avions pas répondu à la demande qu’on nous faisait ? Parce que nous n’avions rien entendu. Comme cette recherche pouvait recommencer, nous quittâmes l’hôtel et nous allâmes à l’hôtel Caraman. Ma belle-sœur procura à mon mari un petit cabinet, où elle dit que dans toutes les visites domiciliaires on n’était jamais entré.

Je me trouvai à Paris à la fête de la Fédération du 14 juillet, et qui fut aussi en réjouissance de la paix. Réveillée au bruit du canon, mon cœur en fut troublé plus que mon corps, en songeant que ces réjouissances nous donnaient le présage de voir de plus en plus s’éloigner le temps où l’on pourrait voir revenir notre roi.