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Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/13

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Trochu, qui, nommé dans plusieurs collèges, avait opté pour un autre département. M. Beaussire lui ayant été opposé, il succomba dans la lutte. À partir de ce moment, renonçant à la vie publique, il rentra dans le cercle de ses études favorites, pour n’en plus sortir. Désormais sa seule ambition sera, en fouillant les archives : archives départementales, archives communales, archives particulières, – celles de M. B. Fillon, par exemple, des communications duquel il se montre très reconnaissant, – en compulsant les poudreux registres, en déchiffrant les vieux parchemins, de s’armer de pièces authentiques avec lesquelles il pourra dissiper l’erreur, rétablir la vérité trop souvent altérée, faire revivre un passé dont nous ne voyons que les ruines, fournir enfin tous les éléments de la science historique.

« Homme de convictions profondes, ayant des idées politiques bien arrêtées, le comte de La Boutetière était un esprit trop large et trop élevé pour se montrer exclusif. Naturellement bienveillant pour tout le monde, il ne bornait point ses relations de société à quelques fidèles. Il comptait des amis dans les rangs les plus opposés. J’en sais un, dont les vues et les aspirations sont tout autres que les siennes, et qu’il