Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/131

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Mars, valant trois mille et quelques cent francs, un millier de francs de rente constituée avant la Révolution sur divers particuliers, tel était le bilan. Ma grand’mère prit la moitié ; et l’autre moitié, partagée entre ses trois enfants, leur composa un revenu de sept cents et quelques francs chacun, sujet aux retards de fermiers très pauvres et de créanciers fort gênés. C’était juste de quoi mourir de faim, si on n’arrivait à se créer une position. Ma grand’mère rêvait dans les profits d’une exploitation de la Boutetière, qui rappelait par trop la fable de Perrette et du pot au lait, et ensuite dans un brillant mariage, l’amélioration du sort de son fils. Mais tous ces rêves vinrent échouer contre l’inexorable réalité ; et après les mariages de Mme de Villevielle, en 1806, et de Mme Du Montet en 1810, la position ne fut plus tenable ; il fallait travailler pour vivre.

En juillet 1811, Louis de La Boutetière adressa à l’Empereur une pétition pour entrer comme officier dans l’armée, basée sur ce qu’il avait été déjà dans les armées de la Vendée. Après neuf mois de sollicitations, de démarches, de perplexités accablantes, il était enfin nommé, par décret du 30 avril 1812, lieutenant au 1er régiment étranger, au corps d’observation de l’Italie