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Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/61

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pourraient venir troubler la monarchie prussienne, qu’en arrêtant pas le mal dans sa racine, la commotion aurait lieu. À cela il ne répondait qu’avec l’assurance du contraire. Je ne sais s’il vivait encore aux désastres de la Prusse. Ces malheureux événements lui auront fait voir que je jugeais mieux l’avenir que lui. Son opinion bien prononcée ne m’a pas permis d’être étonnée à la paix que le roi de Prusse fit avec la République française, à peu près un an après cette connaissance. Je redoutais toute conversation avec lui. Il resta à Ems jusqu’à la prise de Mayence. Cet événement fit une grande sensation ; le courrier lui en apporta la nouvelle la nuit dès trois heures du matin. Le ministre hollandais à Cologne vint frapper vivement à ma porte et me fit savoir la reddition de cette place importante ; le ministre prussien fut rejoindre son roi. Les étrangers arrivèrent en foule. Les plus marquants étaient : le prince et la princesse d’Ysembourg, la princesse de Reuss et grand nombre de femmes de qualité. Le prince d’Ysembourg, à son arrivée donna une petite fête à un endroit charmant que l’on appelait la Petite Mine, parce qu’il s’exploitait près de là une mine d’argent. On nous y conduisit dans des bateaux ornés de feuillage et suivis par une excellente musique.