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Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/72

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en même temps je l’assurai fortement que mes moyens me permettaient encore de m’acquitter et que je lui demandais en grâce de donner la permission au maître de l’auberge de me faire connaître le mémoire de ma dépense. Elle ne le voulut jamais, et elle me dit : « Eh bien ! Madame, mon désir aurait été de vous recevoir, mais mon mari malade, un logement peu spacieux m’en ont empêchée. Croyez, Madame, que je fais des vœux sincères pour voir effectuer la fin de vos malheurs. » Je me retirai pénétrée de reconnaissance et le souvenir de cette charmante princesse restera à jamais dans mon cœur.

Nous voilà donc rendus dans cette petite ville de Seligenstadt. Notre logement nous coûtait encore assez cher. Une très petite chambre, où nous couchions, mon mari et moi, faisait notre salon, un cabinet pour mes filles et ce qu’on appelle un bouge pour Louis et Saint-Jean. Depuis quatre à cinq mois, nous n’avions plus que lui pour domestique. Il faisait notre cuisine et elle était facile à faire. Notre bouilli, un plat de légumes ou un rôti composaient notre ordinaire.

Mon fils avait depuis longtemps un mal aux yeux qui m’inquiétait. On me dit qu’à la foire de Francfort