Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/82

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manquai pas au rendez-vous. Que j’eus de satisfaction à la connaître ! Son cœur et son esprit m’étaient connus. Je trouvai en elle la réunion de toutes les qualités au moral comme au physique. Cette entrevue fut une véritable effusion de sentiment ; il semblait que nous nous connaissions depuis longtemps. J’ai eu le bonheur de la voir davantage deux mois après.

Le séjour de Seligenstadt m’étant devenu odieux, je me décidai à le quitter. Mme la comtesse de Choiseul en était partie, Mme de Mornac songeait aussi à le faire. Je ne fus pas arrêtée dans ma résolution par la crainte d’en être renvoyée, je savais que le retour de la baronne de Vrintz était prochain et je comptais sur son appui. Je quittai donc cette ville et j’arrivai à Francfort dans le courant de mai. Mon logement était modeste : deux chambres le composaient. J’eus la permission d’y rester par les sollicitations de Mme de Vrintz. Un commandant, officier supérieur prussien, commandait dans la ville et il était beaucoup moins dur que la régence. Ma permission se renouvelait tous les mois. Je voyais souvent la baronne de Vrintz et je me liai intimement avec son amie Mme de Wélich, femme charmante sous tous les rapports.

À cette époque, les Vendéens reprirent les