Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/94

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m’en aller ; mais je vis leurs craintes, je songeai à partir.

Je fus à Lintz par eau, sur des radeaux, avec le comte et la comtesse de Pollereski, M. et Mme de Lespinay. Comme mon passeport de Vienne pour me rendre à Lintz portait un domestique mâle, que celui pour les Pollereski leur donnait une femme de chambre qu’ils n’avaient pas, M. et Mme de Lespinay arrivèrent à Lintz, en cette qualité. M. de Lespinay resta à Lintz, et Madame fut obligée de suivre les Pollereski, et elle eut bien de la peine à obtenir de venir rejoindre son mari à Lintz ; mais enfin elle l’obtint par les démarches de l’évêque de Nancy. Le mari commençait à s’impatienter de cette séparation, qui aurait fini par lui faire faire un coup de tête pour ravoir sa femme. Les Français furent repoussés d’Allemagne par les victoires de l’archiduc Charles. N’ayant pas la permission d’aller à Vienne, je restai à Lintz ; je n’eus qu’à me louer de la noblesse de cette ville.

En y arrivant, j’eus la même peine pour y trouver un logement. Il était tard, que je n’avais pu m’en procurer. Je rencontrai une femme et je lui demandai s’il n’y avait pas d’autres auberges que celles où j’avais déjà été, que je ne savais