Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 2.djvu/166

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phine, Madame sœur du roi, madame de Lorraine, et la reine de Navarre, leurs robes portées par des princesses. Les reines et les princesses avaient toutes leurs filles magnifiquement habillées des mêmes couleurs qu’elles étaient vêtues ; en sorte que l’on connaissait à qui étaient les filles par la couleur de leurs habits. On monta sur l’échafaud qui était préparé dans l’église, et l’on fit la cérémonie des mariages. On retourna ensuite dîner à l’Évêché ; et, sur les cinq heures, on en partit pour aller au palais, où se faisait le festin, et où le parlement, les cours souveraines, et la maison de ville étaient priées d’assister. Le roi, les reines, les princes et princesses mangèrent sur la table de marbre dans la grande salle du palais, le duc d’Albe assis auprès de la nouvelle reine d’Espagne. Au-dessous des degrés de la table de marbre, et à la main droite du roi, était une table pour les ambassadeurs, les archevêques et les chevaliers de l’ordre, et de l’autre côté une table pour messieurs du parlement.

Le duc de Guise, vêtu d’une robe de drap d’or frisé, servait le roi de grand-maître ; M. le prince de Condé, de panetier ; et le duc de Nemours, d’échanson. Après que les tables furent levées, le bal commença ; il fut interrompu par des ballets et par des machines extraordinaires : on le reprit ensuite ; et enfin, après minuit, le roi et toute la cour s’en retourna au Louvre. Quelque triste que fût madame de Clèves, elle ne laissa pas de paraître aux yeux de tout le monde, et sur-tout aux yeux de M. de Nemours, d’une beauté incomparable. Il n’osa lui parler, quoique l’embarras de cette cérémonie lui en donnât plusieurs moyens ;