Page:La Femme grenadier.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui avait visité notre habitation, en était enchanté. Je faisais mille amitiés à Dorothée qui, depuis qu’elle me connaissait, était beaucoup plus réservée avec moi. La pauvre petite n’osait lever les yeux sur mon frère ; je l’enhardissais le plus qu’il m’était possible. Jamais soirée ne fut plus gaie : j’étais loin de penser que le jour qui lui succéderait, me plongerait dans la plus affreuse douleur. Dorothée et moi étions les seules qui fussions dans l’erreur. Son père avait fait apporter sa harpe et son piano. Mon frère la pria de permettre que nous fussions ses écoliers. Destinée au cloître, on avait négligé de me donner des talens agréables. J’avais une assez belle voix, mais je ne connaissais pas même la musique. Dorothée m’accompagna avec beaucoup de complaisance. Mon frère qui jouait fort