lait encore que mon inquiétude fut au comble sur le sort de mon frère. Depuis plus de quinze jours nous n’avions reçu de ses nouvelles ; tous les soirs j’allais à la poste attendre le courrier. Cette pauvre Dorothée me cachait la peine qu’elle éprouvait, afin de ne pas augmenter la mienne ; nous nous regardions tristement, et nos larmes étaient nos seuls discours.
Lavalé fut encore deux jours à Paris. Dieux ! combien je souffris, et quel plaisir j’éprouvai quand je le vis ouvrir la grille de notre jardin ! Mes yeux étaient malgré moi toujours fixés de ce côté ; c’était aussi par-là que nous allions à la rencontre du courrier. Je fus soulagée de la moitié de mes maux par la présence de Lavalé. Mon trouble décela la position de mon cœur ; il m’aborda avec un respect qui me le