lui fit remarquer, et me rendit un grand service en lui imposant silence.
J’attendais, avec impatience, le moment où, retirée dans ma chambre, avec ma gouvernante, je pourrais épancher mon cœur gonflé des scènes déchirantes qui s’étaient succédées dans la journée. Madame Lavalé ne rentrait pas ; Dorothée s’efforçait d’animer la conversation ; Dorimond était pensif, je craignais de rencontrer ses regards, ne voulant pas lui laisser apercevoir le mépris et la colère qu’il m’inspirait ; le garde national me regardait avec une curiosité scrupuleuse ; ma gouvernante gardait un morne silence. Pour un observateur, notre société eût pu donner matière à beaucoup de conjectures ; j’étais prête à succomber aux efforts que je me faisais de paraître tranquille, quand Dori-