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Page:La Femme grenadier.djvu/194

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satisfait : Lavalé prévenait mes moindres désirs, m’épargnait, autant qu’il était en son pouvoir, les fatigues de mon état ; les nouvelles que je recevais de la santé de mon frère, me faisaient espérer sa prompte guérison ; le souvenir des amis que j’avais laissés à J… empoisonnait quelquefois mon bonheur ; mais l’amour heureux fait supporter, avec constance, les chagrins causés par l’amitié. Ce sentiment bien plus durable, préférable même, à tous égards, n’est pas apprécié, quand la passion nous gouverne ; et il fallait que la mienne fût bien forte pour m’avoir déterminée à quitter une vie agréable dans le sein d’amis qui me chérissaient, et que j’aimais avec ardeur, pour courir des hasards où je ne pouvais éprouver que malheurs et fatigues. Souvent je jetais un regard sévère sur ma