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Page:La Femme grenadier.djvu/226

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les plus petits détails, écoutait avec attention toutes les demandes qu’on lui faisait. Il délivra des congés à des blessés, et y joignit des gratifications pour rejoindre leurs foyers. Quand il fut près de moi, il m’adressa la parole : Grenadier, me dit-il, vous n’avez ni la taille, ni l’âge requis pour servir : votre dévouement est louable, mais la République n’exige pas des sacrifices aussi grands que ceux que vous lui faites : voici votre congé, vous êtes libre de vous retirer ; que le sort de vos camarades ne vous inquiète pas, les soldats de la liberté ne doivent pas être traités comme les esclaves des rois, ils sont libres aussi : au nom du peuple Français, je leur fais grâce. Soldats, dit-il en se retournant vers ceux qui l’entouraient, que cet acte de clémence ne vous engage pas à l’insubordination : vous êtes les soldats