Page:La Femme grenadier.djvu/23

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brasser mon frère ; je reculai d’étonnement, et pouvais à peine la croire. Dorimond, que je regardais, en cherchant à lire dans ses yeux, mit fin à mon étonnement, en m’apprenant qu’il avait été forcé, pour sauver mon frère, de le dénoncer et de demander, comme une grace, le privilège de l’arrêter. Je pressais Dorimond contre mon cœur, et cherchais, par mes caresses, à effacer l’injure que je lui avais faite de le soupçonner. Après avoir recommencé nos embrassemens, je considérai mon frère, qui était la vivante image de mon père, dont j’avais le portrait à mon col. Il fut décidé, vu la parfaite ressemblance, que je me priverais de porter ce bijou. Dorimond nous assura qu’il était essentiel, pour la sureté de notre secret, que sa mère et sa fille l’ignorassent. Heureusement l’assemblée où