Page:La Femme grenadier.djvu/248

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et de mon père. Mon frère lui avait écrit pour lui faire part de notre réunion. Il nous recommandait souvent de tâcher de découvrir le jeune grenadier, qui l’avait fait prisonnier et rendu à la liberté. Si vous le trouvez, nous disait-il, témoignez-lui le plaisir que j’éprouverais, si j’étais assez heureux pour le presser sur mon sein.

Vous veniez de nous quitter, et ma solitude m’était devenue insupportable, quoique l’ami de mon cœur la partageait. Depuis quinze grands jours nous n’avions reçu aucune nouvelle de J… et mon inquiétude croissait toutes les minutes. Durand venait nous voir aussi souvent que son devoir le lui permettait ; chaque fois qu’il arrivait, je consultais ses yeux pour tâcher de découvrir s’il n’avait point reçu quelques mauvaises nouvelles.