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Annette, de l’aultre costé,
Ploroit comme prise à son chant,
Dont le vicaire en s’approchant
Luy deist : Pourquoy plorez vous, belle ?
Ha ! messire Jan, ce deist elle,
Je plore ung asne qui m’est mort,
Qui avoit la voix toute telle
Que vous quant vous criez si fort.



A UNE DAME.


Au temps heureux que ma jeune ignorance
Receut l’enfant qui des dieux est le maistre,
Vous, congnoissant qu’il ne faisoit que naistre,
Voulustes bien le nourrir d’esperance ;
Mais puis que vous et sa perseverance
L’avez faict grand plus qu’aultre oncq ne peult estre,
En lieu d’espoir vous le laissez repaistre
Seul à part luy de mon mal et souffrance,
Ne pour essay que je face ou effort
Possible m’est l’oster de sa demeure,
Car plus que moy il est devenu fort ;
Maulgré moy donc il fault qu’il y demeure ;
Mais maulgré luy aussi ay ce confort
Qu’il sortira au moins, mais que je meure.


RONDEAU.

 
On le m’a dict, dague à rouelle,
Que de moy en mal vous parlez ;
Le bien que si bien avallez,
Vous le mect il en la cervelle ?
Vous estes rapporte nouvelle,
D’aultre chose ne vous meslez,
 On le m’a dict.